Car c’est le propre de chacun de trouver dégoûtant chez les autres ce à quoi l’on goûte soi-méme grand plaisir…
Il était impossible aux deux amants de nier… et d’affirmer qu’ils prenaient tranquillement l’apéritif…
Adrienne profita de leur embarras :
— Ah ! oui, dit-elle… Vous ne m’attendiez pas. Évidemment, il n’y avait pas de place pour moi dans cette bonne après-midi qu’on devait passer en tête-à-tête…
Paul essaya timidement de placer un mot :
— Écoute, Adrienne, je vais te dire…
— Tais-toi… Tu n’as rien à dire… Cette femme, qui se prétendait mon amie, va se retirer immédiatement… et nous allons régler nos comptes tous les deux…
— Cette femme !… Vous pourriez parler autrement, tout de même…
— Vous aussi, vous osez parler…
Et Adrienne s’avançait, menaçante, vers Jeanne…
Paul s’interposa :
— Voyons, dit-il, un peu de calme. Je reconnais qu’Adrienne a le droit de se fâcher…
— Je le pense…
Mais Jeanne, s’adressant à son amant, lui dit :
— J’espère bien que tu ne vas pas lui obéir, et me chasser de chez toi…
— Je ne chasse personne…
— Non, dit Adrienne, mais cela veut dire : Adrienne, va-t’en…
« Eh bien ! non, mon petit, je ne m’en irai pas. Si Madame, reste, nous aurons une explication à trois, voilà tout.
Et, ce disant, Adrienne s’assit,
Après quoi, retirant un papier de son sac, elle dit, s’adressant à Jeanne :
— Voici une lettre qui serait certainement intéressante pour un monsieur que je connais bien et qui est assez naïf pour subvenir à votre entretien… Cela lui fera sûrement grand plaisir d’apprendre que vous êtes impatiente d’appartenir à votre Paul…
Paul se précipita :