Page:Edmond - Louis Blanc, 1882.djvu/36

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distinction ; il n’a jamais été décoré ni voulu l’être ; il n’a jamais ambitionné le fauteuil que ses amis, et notamment Victor Hugo, désiraient pour lui à l’Académie française. Quand la République est devenue victorieuse, il ne lui a demandé que l’honneur de l’avoir servie. De la douceur, de l’aménité de son caractère, de son empressement à venir en aide aux autres, et de son insouciance en ce qui le concernait lui-même, il y aurait ici trop à dire. Ceux qui le connaissaient, et particulièrement l’auteur de cette biographie, qui s’honorait tant de son amitié, ceux-là sont bien en état d’apprécier l’exactitude de ce que son regretté et éminent frère dit dans son testament :

« Je donne et lègue, à titre particulier, à mon frère Louis Blanc, le plus grand cœur que j’aie connu, trois objets d’art à choisir parmi ceux que je possède. »

Les deux frères ne tardèrent pas à se rejoindre dans la tombe. Le 6 décembre 1882, après une longue et cruelle maladie, Louis Blanc mourait à Cannes. On se souviendra longtemps à Paris des funérailles magnifiques qui, en vertu d’un vote des deux Chambres, furent, le 12 décembre, célébrées aux frais de l’État.