Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Pour exhaler, là haut, seul, son hymne épurante,
Le poëte aujourd’hui ne doit plus sur les monts
Porter, roi sans sujets, sa harpe murmurante,
Loin des fleuves humains qui traînent leurs limons.

Il doit rester en bas. — Dans ma cellule austère,
Par la voix du devoir mon esprit excité
Fera, grave et serein, son œuvre solitaire,
Au-dessus des rumeurs de la grande cité.

Car je veux au milieu des voix tumultueuses,
En jetant sur la foule un triangle de feu,
Illuminer soudain ses routes tortueuses
En lui parlant de l’art, de l’amour et de Dieu.