Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/120

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Et c’est là le secret que dans les vents nocturnes
Nos seins tumultueux murmurent sourdement,
Ce qui fait que du fond de nos flots taciturnes
Une plainte sans fin monte éternellement.

Roulons, roulons, roulons vers la rive inconnue,
Le vent pousse les flots et Dieu pousse le vent,
Et dans notre miroir qui reflète la nue,
Nous voyons Dieu parfois se pencher en rêvant.



La rumeur s’éteignit, les vagues se calmèrent,
Sous les baisers du jour l’océan s’affaissa,
Aux parfums du matin les cités s’embaumèrent,
Et la voix de la mer dans leurs bruits s’effaça.

De tous côtés monta cette hymne éblouissante
Que la nature chante au sortir du sommeil,
Et la création se pencha frémissante
Sous cette ombre de Dieu qu’on nomme le soleil.