Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/159

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Je voudrais que le vent des mers tumultueuses
M’arrachât pour jamais aux routes tortueuses,
Où rampe comme un ver la vieille humanité ;

Oh ! je voudrais bondir vers des continents vierges
Dont nulle main jamais n’a défloré les berges
Près des cieux inconnus où dort l’éternité ;

Vers ces monts étoiles d’où nous vient la lumière
Où la création, dans sa beauté première,
Chante l’amour sacré de la terre et des cieux ;

Où la muse des vers cueille au bord de la grève
Le vin de l’idéal dans les vignes du rêve
Et le verse en chantant sur les fronts soucieux.

Oh ! je voudrais monter sur l’orage ou les nues,
Voir éclore à mes yeux des terres inconnues,
Assises, au soleil, dans leur virginité ;