Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

À défaut de la source acceptant le mirage,
Je marchais de nouveau d’un pas ferme et léger.
Quand la faim torturait mon estomac avide,
J’entonnais, la voix haute, un vieux lied allemand :
Les beaux vers empourpraient mon visage livide,
Et j’oubliais la faim dans cet enivrement.
VIII
Je ne traduirai pas le sanglotant poëme
Que lamenta mon cœur dans la grande cité ;
Sur mon front la misère a versé son baptême :
L’orage l’a laissé pâle, mais indompté.
Mes pas ont pénétré dans plus d’un bouge infâme :
Mon cœur n’a pas perdu son invincible foi ;
Et, comme un saint trésor, j’ai gardé dans mon âme
La confiance en Dieu, la confiance en moi.