Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/207

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Montagnes de granit dont les rocs confondus
Se heurtent au choc sourd des rafales nocturnes.

Vastitudes des cieux sans limite et sans fin,
Où les mondes toujours recèlent d’autres mondes,
Où chaque étoile d’or cache un blond séraphin ;
Éthers immaculés, bordés d’horizons mondes,

Où penché sur son trône où s’arrête la nuit,
Un bras sur le soleil et l’autre sur la lune,
Dieu pleure incessamment son éternel ennui
Avec un bruit pareil à la mer sur la dune ;

Douloureuses rumeurs des humaines cités,
Où le blasphème sourd s’accouple au rire impie,
Où les cris de l’orgie à tous les vents jetés
Hurlent près de la faim sur la borne accroupie ;