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III
Je montai plus encor jusqu’aux déserts arides
Où l’air devient si froid qu’il étouffe la fleur,
Où le front blanc du mont ouvre ses larges rides,
De l’âge du vieux monde antique receleur ;
Tout nageait à mes pieds dans des vapeurs diffuses,
Les formes au-dessus devenaient moins confuses,
Et ma voix s’éleva
Au milieu des rochers mornes et solitaires,
Je criai de nouveau de toutes mes artères :
Jéhovah ! Jéhovah !

Mais rien ne répondit à ma voix déchirante
Que le vent qui passait dans la nuée errante.
IV
Et je montais toujours. Des souffrances humaines
À peine les sanglots atteignaient-ils à moi,