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deux côtés ; elle nécessite l’entretien d’un double personnel ; elle fait acheter en double certains ouvrages dont un exemplaire unique suffirait largement aux besoins des lettrés ou des érudits clermontois. C’est ainsi que chacune des deux Bibliothèques a déjà payé plus de 2000 francs le Corpus inscriptionum latinarum dont tous les volumes n’ont pas encore paru. N’est-il pas regrettable de voir dépenser deux fois une somme aussi élevée pour une publication qui doit certainement exister dans notre ville, mais qui n’est pas d’un usage tellement fréquent qu’il faille l’avoir deux fois ? Ne disons pas, pour atténuer ce qu’il y a de choquant dans ces doubles emplois, que d’un côté c’est l’Etat qui paie et de l’autre côté la Ville. Celui qui paie, c’est le contribuable et il a le droit d’exiger que l’on ne dépense pas inutilement son argent, quelles que soient les mains par où celui-ci passe.


Enfin ce qu’il y a de plus grave dans l’état présent des choses, c’est que l’installation de nos deux Bibliothèques est tout-à-fait déplorable. La place manque à nos collections municipales, à tel point que l’on est obligé d’empiler les volumes dans les coins ou de les aligner sur le parquet. Il faut à nos bibliothécaires une bonne volonté incroyable pour réussir à maintenir un peu d’ordre dans ces masses de livres sans asile et pour trouver ceux qu’on leur demande. L’encombrement est si grand que même l’adjonction à la Bibliothèque des salles du musée de peinture, quand elles seront évacuées, sera une mesure insuffisante. En effet, dans un rapport adressé au Maire le 23 novembre 1900, le Vice-Président du Comité d’inspection et d’achat de la Bibliothèque de la Ville fait les observations suivantes :

« Le local laissé libre par le départ, du musée de