Page:Eiffel - La tour Eiffel en 1900, 1902.djvu/42

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Immédiatement au-dessus de cette partie couverte, se trouve une terrasse que j’avais tenu à me réserver ; le centre en est occupé par des laboratoires scientifiques et par une pièce servant aux réceptions.

Au-dessus de ce bâtiment central, sont disposées les poutres en croix supportant les poulies de transmission de l’ascenseur vertical du sommet. Ces poutres sont surmontées des quatre grands arceaux à jour supportant la lanterne du phare. C’est sur la coupole supérieure de ce phare que s’appuie la petite plate-forme de 1,70 m de diamètre, qui est exactement à la hauteur de 300 m au-dessus du sol.

On peut y accéder facilement par des échelles intérieures, et l’on n’a plus au-dessus de soi que le paratonnerre.

L’axe du Champ-de-Mars étant très sensiblement incliné à 45° sur le méridien, la Tour se trouve orientée de telle façon que ses pieds sont situés aux quatre points cardinaux.

Les piliers ont été numérotés en prenant pour origine celui qui est placé près de la Seine du côté du centre de Paris. Ce pilier, qui porte le numéro 1 est le pilier Nord. L’ordre des numéros ayant été établi suivant le sens des aiguilles d’une montre, les autres piliers portent les désignations : 2 ou Est, 3 ou Sud, 4 ou Ouest.

Comme principe de construction, j’ai admis, au point de vue de la matière, l’emploi à peu près exclusif du fer de préférence à l’acier, qui a une rigidité moindre ; au point de vue de la forme des éléments, j’ai adopté celle que j’ai toujours préconisée dans les constructions sorties de mes ateliers et notamment dans les piles de nos viaducs : c’est-à-dire celle en caissons, qui, avec le minimum de section, donne le maximum de résistance longitudinale et transversale, et permet aux pièces ainsi constituées de travailler aussi bien à la compression qu’à l’extension.

L’emploi de cette forme en caissons, avec parois pleines pour les pièces d’exceptionnelle résistance, et avec parois évidées en treillis pour toutes les autres, beaucoup plus nombreuses, est une des caractéristiques du système de construction de la Tour.

Cet emploi presque général des caissons en treillis s’impose d’autant plus ici qu’il permet, pour une résistance déterminée, de n’opposer au vent que le minimum de surface.