Page:Elder - Le Peuple de la mer.djvu/188

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La Gaude et Jean-Baptiste s’étaient rejoints trois fois pendant les nuits, pour des joies hâtives. Gaud les guettait comme une proie, et leur dernier rendez-vous faillit être tragique.

C’était au phare où Jean-Baptiste avait introduit la femme à l’insu de Sémelin. Ils se tenaient dans la chambre de l’ingénieur, qui est à l’angle sud, quand on heurta à la porte à grands coups. Ils entendirent Sémelin répondre du haut de la tour, tandis qu’ils se regardaient, le cœur battant. Alors la fille ouvrit doucement la fenêtre et s’évada dans l’obscurité, ses sabots à la main.

Ce fut Sémelin qui vint ouvrir. Gaud le bouscula, courut aux chambres et resta stupide en voyant Jean-Baptiste dormir sur son lit où il s’était jeté pour feindre le sommeil.

Il disputa sa femme d’autant plus fort qu’il comprenait moins son absence. Elle riposta, leva le poing, et devant l’aplomb de cette gaillarde, il se sentit chétif et plia.

Maintenant il rusait, rôdait, fouinait, contour-