Page:Elder - Le Peuple de la mer.djvu/270

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La mère pensait au bonheur de garder le gars marié près d’elle. Il continuerait à habiter sa chambre, là, derrière la cloison, avec sa femme qui remplacerait un enfant perdu ; et il y aurait de la quiétude et de la joie dans la maison, autour des vieux, jusqu’à leur mort.

Alors un soir, après la soupe, pendant que P’tit Pierre se brûlait avec une pomme de terre fumante, le père lui décocha en riant :

— Eh bien, ça marche les amours !

Il le prit gaiement et répondit :

— Ça marche…

Et tout de suite, Bernard parla de Cécile, des rendez-vous, des promenades à la Corbière, fier d’étonner son fils par ses renseignements.

— Hein ! mon gaillard ! ça voit clair un papa !

Il rit bonassement avec sa femme de la mine un peu contrainte du gars. Mais déjà elle invitait :

— Amène-la donc ici ta Cécile, faut faire connaissance.

— Bah ! fit Bernard, les amoureux aiment la solitude, va donc, mon gars, va donc !

P’tit Pierre avait l’habitude de sortir après dîner mais non, comme le croyait son père, pour retrouver Cécile. Il descendait chez Zacharie où le vieil Hourtin l’attendait en compagnie d’un verre