Page:Eliot - Daniel Deronda vol 1&2.pdf/360

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coup de domestiques cependant ; seulement quelques-uns venus de Diplow pour aider ceux qui avaient le soin habituel et continu de la maison ; la nouvelle femme de chambre, amenée par Gwendolen, avait été mise sous la direction de la femme de charge. Grandcourt conduisit Gwendolen jusqu’à une antichambre dans laquelle la porte ouverte d’un salon envoyait des flots de lumière.

— Voici notre caverne, dit-il. Je pense que vous serez aise de demeurer tranquille ici jusqu’au dîner. Nous dînerons bientôt.

Il lui baisa la main et sortit plus amoureux qu’il ne s’était attendu à l’être.

Après s’être débarrassée de son chapeau et de son manteau, Gwendolen se laissa tomber dans un fauteuil devant la cheminée où flambait un bon feu, et vit son image se refléter dans les glaces. La femme de charge sortant d’un boudoir adjacent mettait plusieurs choses en ordre, et ne paraissait nullement pressée de sortir. En nouvelle maîtresse de Reylands impatiente d’être seule chez elle, Gwendolen lui dit :

— Veuillez, je vous prie, prévenir Hudson que, quand elle aura serré mes affaires, je n’aurai plus besoin d’elle. Qu’elle ne vienne pas avant que je la sonne !

La femme de charge, s’avançant alors, lui dit :

— Voici, madame, un paquet que l’on m’a recommandé de ne remettre qu’à vous seule. La personne qui l’a apporté a dit que c’était un cadeau particulier de M. Grandcourt, mais qu’il ne devait apprendre son arrivée qu’en le voyant porté par vous. Excusez-moi, madame. J’ai cru bien faire d’obéir à cet ordre.

Gwendolen prit le paquet qu’elle posa sur ses genoux et attendit que la femme de charge fût sortie et eût fermé la porte pour l’ouvrir. Sa première pensée fut que c’étaient les diamants que Grandcourt qui avait dit être déposés