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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

dire, peut-être, qu’il commettait l’erreur d’identifier le christianisme avec une dogmatique trop étroite ; qu’il voyait l’œuvre de Dieu trop exclusivement dans l’antagonisme contre le monde, la chair et le démon ; que son instruction intellectuelle était trop limitée, et ainsi de suite : prenant M. Tryan pour texte d’une sage péroraison sur les critères de l’école évangéliste de son temps.

Mais je ne suis pas à cette position dominatrice. Je suis à son niveau et dans la mêlée, comme lui, tandis qu’il lutte pour avancer sur la route pierreuse, au travers de la foule de ses semblables. Il trébuche, peut-être ; son cœur bat, tantôt de crainte, tantôt d’angoisse ; ses yeux sont quelquefois obscurcis par des larmes qu’il s’empresse d’essuyer ; il s’avance bravement, avec des fluctuations de foi et de courage, avec un corps qui a conscience de ses chutes ; enfin il tombe ; la lutte est terminée, et la foule se referme sur le sillon qu’il a laissé.

« Il faisait partie du clergé évangéliste, c’était un disciple de Venn, dit un de ces critiques dont je viens de parler. Ce n’était pas un échantillon très remarquable ; l’anatomie et les habitudes de cette espèce de gens sont déterminées depuis longtemps. »

Cependant, bien certainement ce n’est que la connaissance de nos semblables qui nous permet de sentir avec eux, qui nous donne l’ouïe assez