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LA CONVERSION DE JEANNE

rait de quelle manière Mme Dempster était entrée dans la maison. Mme Pettifer s’occupa à rallumer le feu de la cuisine, qui conservait sous une énorme grille la possibilité de se rallumer par laquelle le charbon des comtés du centre rachète sa lenteur et la blancheur de ses cendres.

Quand elle remonta avec le thé, Jeanne était encore tranquille ; l’agitation spasmodique avait cessé, et elle paraissait perdue dans ses pensées : ses yeux étaient fixés vaguement sur les ombres, et toutes les lignes de tristesse plus profondément accusées sur son visage.

« Maintenant, ma chérie, dit Mme Pettifer, prenez une tasse de thé : il vous réchauffera et vous calmera. Mais, mon cher cœur, vos pieds sont encore comme de la glace. Allons, buvez ce thé, et je les envelopperai de flanelle pour les réchauffer. »

Jeanne tourna ses yeux noirs vers sa vieille amie et lui tendit les bras. Elle était trop oppressée pour parler, mais elle voulait l’embrasser, l’excellente vieille femme. Mme Pettifer, posant la tasse, se pencha vers le triste et beau visage, et Jeanne la couvrit de baisers ardents — de ces baisers qui scellent un lien nouveau et plus étroit entre celui qui secourt et celui qui est secouru.

Elle but le thé avec soumission. « Il me réchauffe, dit-elle ; mais maintenant vous vous mettrez au lit. Je serai tranquille. »