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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

dérerai comme une faveur que vous me fassiez savoir si je puis faire quelque chose pour Mme Dempster. Mon Dieu ! quel monde que celui-ci ! Il me semble les voir il y a quinze ans : un couple si heureux ! et maintenant ! J’étais presque désireux de punir Dempster pour ses persécutions ; mais il y avait à l’œuvre pour cela une main plus forte que la mienne.

— Oui, monsieur Jérôme ; mais ne nous réjouissons pas du châtiment, même quand c’est la main de Dieu qui l’inflige. Les meilleurs d’entre nous ne sont que des coupables à peine sauvés du naufrage ; pouvons-nous ressentir autre chose que de la pitié, quand nous voyons un de ces compagnons de route englouti par les vagues ?

— Bien, bien, monsieur Tryan. Je suis trop prompt, trop irritable, je le sais. Mais je vous prie de dire à Mme Dempster — je veux dire, naturellement, quand vous en aurez l’occasion — qu’elle a un ami dans la Maison Blanche qu’elle peut envoyer chercher à quelle heure que ce soit du jour ou de la nuit.

— Oui, j’en aurai l’occasion et je me rappellerai votre désir. — Je crois, continua M. Tryan en se tournant vers M. Landor, je crois que je ferai bien de voir en passant M. Pilgrim, pour savoir exactement quel est l’état des choses. Qu’en pensez-vous ?

— Certainement : si Mme Dempster doit apprendre ce qui en est, personne ne peut mieux