Page:Eliot - Middlemarch, volume 1.djvu/113

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et l’inutilité absolue dans son cas de tous médicaments fortifiants.

— Que font donc de leur savoir tous ces médecins, ma chère, dit la douce autant que majestueuse douairière, en se tournant d’un air réfléchi vers mistress Cadwallader, tandis que l’attention de mistress Renfrew était dirigée d’un autre côté. Son mal doit être de l’hydropisie ; il n’y a pas encore d’enflure, mais elle est à l’intérieur. Ne pensez-vous pas comme moi que ce qu’elle devrait prendre, ce sont des remèdes desséchants, ou des bains d’air chaud et sec ?

— Qu’elle essaye donc alors des brochures d’un certain personnage, murmura mistress Cadwallader, tandis que les hommes revenaient au salon. Il n’a pas besoin d’être desséché, celui-là !

— Qui donc, ma chère ?

— Le fiancé, Casaubon. Et certainement, depuis ses fiançailles, il s’est encore desséché davantage… La flamme de la passion, je suppose…

— Je le crois bien éloigné d’avoir une bonne constitution, dit lady Chettam en baissant encore la voix. Et puis ses études sont si sèches, comme vous dites.

— Réellement, à côté de sir James, il a l’air d’une tête de mort recouverte d’un peu de peau pour la circonstance. Retenez bien mes paroles. Dans un an d’ici, elle le détestera. À présent, elle le regarde comme un oracle, peu à peu elle en viendra à l’autre extrême. Que de légèreté, mon Dieu !

— C’est tout à fait choquant ; je crains qu’elle ne soit entêtée. Mais, dites-moi, vous savez tout ce qui le concerne ? Y a-t-il quelque chose de vraiment laid ? Quelle est la vérité ?

— La vérité ? Il est aussi mauvais qu’un faux remède, désagréable à prendre et sûr d’incommoder !

— C’est bien ce qu’il pouvait y avoir de pire, dit lady