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LIVRE II



VIEUX ET JEUNES



CHAPITRE PREMIER


Après avoir entendu le récit de son fils, M. Vincy résolut d’aller voir M. Bulstrode à la Banque, à une heure et demie, heure à laquelle on le trouvait généralement seul. Mais quelqu’un était déjà avec lui et l’entretien promettait d’être long.

Le banquier avait la parole aussi abondante que facile, et il perdait un temps considérable en petites pauses méditatives. Il avait, avec l’air maladif, la pâleur de teint des blonds, les cheveux légers, bruns, parsemés de mèches grises, les yeux gris clair et le front large. Les gens habitués à parler fort lui trouvaient la voix sourde, concédant que ce genre de voix n’était pas, d’ailleurs, incompatible avec une certaine franchise.

M. Bulstrode avait, lorsqu’il écoutait parler quelqu’un, une attitude penchée de déférence, et dans les yeux une attention fixe et soutenue qui faisaient croire aux gens se jugeant dignes d’être écoutés qu’il cherchait à tirer le meil-