Page:Eliot - Middlemarch, volume 1.djvu/401

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Ils sont tout différents des fermiers de votre oncle ou de ceux de sir James, — de vrais monstres, — des fermiers sans maîtres — on ne sait comment les classer.

— La plupart des gens qui font partie de ce cortège ne sont pas de Lowick, dit sir James. Ce sont, je suppose, des légataires de Middlemarch ou de plus loin. Lovegood me disait que le vieux bonhomme avait laissé de grands biens et beaucoup d’argent.

— Concevez-vous cela ! quand il y a tant de cadets de famille qui ne peuvent se payer un dîner, dit mistress Cadwallader. Ah ! (ici elle se retourna, au bruit de la porte qui s’ouvrit), voici M. Brooke. Je sentais bien tout à l’heure qu’il nous manquait quelqu’un ; c’était vous. Vous venez voir ce singulier enterrement, cela va sans dire ?

— Non, je suis venu pour M. Casaubon, je viens voir comment il va, vous savez. Et puis j’apporte une petite nouvelle… une petite nouvelle, ma chère, continua M. Brooke en faisant des signes de tête à Dorothée. Je suis entré dans la bibliothèque et j’ai vu Casaubon penché sur ses livres. Je lui ai dit que cela ne valait rien : « Cela n’ira jamais bien comme ça, vous savez, lui ai-je dit, pensez à votre femme, Casaubon. » Et il m’a promis de ne pas tarder à monter. Je ne lui ai pas dit ma nouvelle, je l’ai seulement pressé de monter nous retrouver.

— Ah ! les voilà qui sortent de l’église, s’écria mistress Cadwallader. Grand Dieu ! quel mélange bizarre de gens de toute espèce. M. Lydgate est là comme médecin, je suppose. Mais voici une femme qui a réellement bonne façon, et ce jeune homme blond doit être son fils. Qui sont-ils ? Sir James, savez-vous ?

— Je vois Vincy, le maire de Middlemarch, c’est probablement sa femme avec son fils, dit sir James, interrogeant du regard M. Brooke, qui fit un signe d’assentiment et ajouta :