Page:Eliot - Middlemarch, volume 2.djvu/354

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— Je le tiens d’un individu qui était un ancien camarade de Bulstrode. Je vais vous dire où je l’ai avisé pour la première fois. C’était à la vente Larcher, mais je ne savais rien de lui alors, et il m’a filé entre les doigts. Il était à la recherche de Bulstrode, sans aucun doute. Il m’a dit connaître tous ses secrets et pouvoir le taxer à n’importe quel taux ; ça ne l’a pas empêché de jaser avec moi à Bilkley. Il avait avalé un verre de brandy. Dieu me damne, si je crois qu’il avait l’intention de se faire le dénonciateur de son complice, mais c’est un de ces individus vantards… vantard à se vanter d’un éparvin au jarret d’un cheval, comme si ça rapportait de l’argent. Un homme doit savoir ou il convient de s’arrêter.

— Quel est le nom de cet homme ? ou peut-on le trouver ? dit Hawley.

— Quant à savoir où on peut le trouver, je l’ai laissé à la Tête de Sarrasin ; il s’appelle Raffles.

— Raffles ! s’écria M. Hopkins. J’ai fourni son enterrement hier. Il a été enterré à Lowick ; M. Bulstrode a suivi le convoi ; un enterrement fort décent.

La nouvelle ne manqua pas de produire une forte sensation parmi les auditeurs. M. Bambridge poussa une exclamation dont : « Mille démons ! » était le terme le plus doux, et M. Hawley fronçant le sourcil et penchant la tête en avant, reprit :

— Comment ! Où est mort cet homme ?

— À Stone-Court, répondit le drapier. La femme de charge a dit que c’était un parent de son maître. Il y est arrivé malade le vendredi.

— A-t-il été soigné par un médecin quelconque ?

— Oui, par M. Lydgate. M. Bulstrode l’a veillé une nuit. Il est mort le troisième jour au matin.

— Continuez, Bambridge, dit M. Hawley avec insistance. Qu’est-ce qu’a raconté cet individu sur le compte de Bulstrode ?