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CHAPITRE X


Lorsque Dorothée se retrouva à la porte de Lydgate et s’adressa à Marthe, Lydgate était dans la chambre à côté, se préparant à sortir. Il entendit sa voix et vint immédiatement à elle.

— Croyez-vous que mistress Lydgate puisse me recevoir ce matin ? demanda-t-elle, ayant réfléchi qu’il vaudrait mieux laisser de côté toute allusion à sa première visite.

— Je ne doute pas qu’elle le veuille, dit Lydgate, réprimant la pensée que faisait naître en lui la mine de Dorothée, aussi altérée que celle de Rosemonde. Si vous voulez être assez bonne pour entrer, et me permettre de la prévenir que vous êtes ici. Elle n’a pas été très bien depuis votre visite d’hier, mais elle est mieux ce matin, et je crois que très probablement cela lui fera du bien, de vous voir.

Il était clair, comme Dorothée s’y était attendue, que Lydgate ne savait rien des circonstances de sa visite de la veille ; il paraissait même croire que tout s’y était passé au gré de ses intentions. Elle avait préparé un billet dans lequel elle demandait à Rosemonde de la recevoir et qu’elle eût donné à la domestique, si Lydgate ne se fût pas trouvé là ; mais maintenant elle était très inquiète du résultat de l’annonce de sa visite.

Après l’avoir conduite au salon, Lydgate s’arrêta pour prendre une lettre dans sa poche et la remettre entre les mains de Dorothée, en disant :

— J’ai écrit cela hier au soir et j’allais le porter à Lowick, à cheval, en passant. Pour marquer la reconnaissance d’une chose qui est bien au-dessus des remerciements ordinaires,