Pour Licha la maison est faite de murs qui séparent ce qui est privé de ce qui est public, Ces murs nous permettent de distinguer l’intériorité de l’extériorité, interdisant à l’étranger et ouvrant à ceux que nous voulons faire entrer dans notre intimité. Son regard d’artiste, un regard de voyeur, a cherché pendant des années à pénétrer les parois afin d’avoir accès à cette dimension privée, ces secrets profonds que chacun de nous désire soustraire à la vue des autres.
Mais depuis quelques années les maisons qui apparaissent dans le travail d’Emanuel Licha ont perdu tout aspect déductif, tout caractère d’harmonie ; faites à présent de matériaux de construction recyclés, elles sont devenues des objets paradoxaux, incapables d’accueillir.
Il s’agit de maisons-pièges qui s’ouvrent à l’improviste laissant son habitant exposé et sans défense pour après se refermer, l’emprisonnant ; elles respirent comme des
In & Out, video stills, 2003, le seul accès
possible à la salle de projection se fait
par un trou dans le mur. À l’intérieur,
dans le noir, des images de la vidéo montées
sur un mode stroboscopique reproduisent
l’effet de lumière d’une ville sous
bombardement.