Page:Emery - Vierges en fleur, 1902.djvu/342

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
340
VIERGES EN FLEUR

ne sais pourquoi je me trouve tout émue à leur aspect. Je me sens entourée de mystères : hier, ils m’épouvantaient ; aujourd’hui, ils me réjouissent. Tiens, vois cette maison close. Elle m’attire. Bien des fois j’ai frappé aux portes, aux fenêtres : personne n’a répondu.

Philbert examinait l’architecture curieuse, les dessins de la pierre que le temps avait rongés.

Sur un cartouche, il lut une date : 1466.

La porte était ornée d’antiques ferronneries, et d’un heurtoir finement ouvragé.

Un homme passait :

— Mon brave, dit Philbert, qui donc habite ici ?

— Hé, personne, monsieur… la baraque a été vendue il y a vingt ans à un capitaine au long cours qui n’est jamais revenu. Comme il n’avait pas d’héritiers, on attend toujours : au bout de trente ans, d’après la loi, cette maison appartiendra à l’État. Vous désirez la visiter peut-être ?

— Mais avec grand plaisir.

— Il y a un secret, dans toutes ces ferrailles ; il paraît qu’en touchant un des mille clous qui sont dans le bois, la porte s’ouvre comme par enchantement.

L’homme disparut.