Page:Emile Littre - Etudes et glanures - Didier, 1880.djvu/421

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mit à ma disposition des personnes instruites qui lurent pour moi les auteurs, et inscrivirent, sur de petits papiers portant en tête le mot de l’exemple, les phrases relevées. Je les ai nommées dans la préface du dictionnaire et remerciées, ainsi que quelques volontaires qui se plurent à me fournir du secours. Mes instructions étaient fort générales : recueillir, autant que faire se pourrait, des exemples de tous les mots (malgré nos recherches plus d’un est resté sans citation), n’omettre ni les archaïsmes, ni les néologismes, ni les contraventions à la grammaire ; avoir l’œil sur les acceptions détournées ou singulières, et donner la préférence aux exemples intéressants ou par leur élégance, ou par l’anecdote, ou par l’histoire. Tels furent les points dont je causai avec eux ; l’exécution fut laissée à leurs propres vues, à leurs habitudes, à leur goût personnel et aussi au hasard des rencontres.

Je lus de mon côté et dépouillai certains livres, non seulement pour augmenter la somme du travail, mais surtout pour avoir par moi-même expérience de ce genre de besogne et mieux apprécier les contributions de mes auxiliaires. Toutefois, la vraie pierre de touche fut quand le moment vint d’utiliser ces exemples et de les incorporer dans la rédaction de l’article auquel ils se référaient. Alors je reconnus que plus d’un, des miens comme de ceux de mes auxiliaires, étaient suspects à divers titres. M. Hachette voulait que mes citations se bornassent à nommer l’auteur et ne fussent pas accompagnées des renseignements qui permettraient de les retrouver, édition, chapitre, page. Son motif était que, vu la multitude des indications et la facilité de se tromper sur des chiffres, soit en écrivant,