Page:Emile Souvestre - Le Journaliste - Tome 1 - Charpentier 1839.djvu/164

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ce M. Vertman, qui m’a rendu subitement assez riche pour que je pusse visiter l’Italie, était envoyé par vous ; ce que j’avais cru un hasard heureux n’était qu’un bienfait caché ; mais ce bienfait, madame, je dois savoir à quel titre il m’a été accordé et quelle obligation il m’impose. De quoi cet argent était-il le prix, dans votre pensée ? payait-il mon silence ou un service rendu ?

— L’un et l’autre, monsieur.

— Alors je le refuse, madame, s’écria Frédéric vivement : je ne vends ni mes service, ni ma discrétion.

— Par grâce, écoutez-moi, monsieur… Vous êtes Venu ici, dites-vous, poussé par une noble curiosité ; vous voulez me servir ; eh bien ! monsieur, qu’il vous suffise de savoir que tout ce qui s’est passé est irréparable ; que le malheur en pèse sur moi seule désormais ; que votre présence peut