Page:Emile Souvestre - Le Journaliste - Tome 1 - Charpentier 1839.djvu/171

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Frédéric, resté seul, s’assit pensif. Ce qui s’était passé depuis quelques jours avait fait succéder à sa curiosité première une sorte de repentir. En cherchant à pénétrer le mystère qui se rattachait à la comtesse, il avait obéi à la fois à un caprice poétique et à une vanité romanesque de jeune homme. Il avait rêvé tout un drame, dans lequel il avait eu soin de se donner le plus beau rôle, et dont les péripéties étaient disposées d’avance à son avantage ; mais il vit bientôt que dans son enthousiasme, il n’avait tenu compte ni des difficultés, ni des ennuis, et il commença à comprendre que les grandes aventures étaient plus distrayantes dans les livres que dans la réalité. La scène qui avait eu lieu la veille, chez madame de Remberg, et dans laquelle la jalousie sauvage du Hongrois s’était révélée, l’avait déjà fait réfléchir, et il était bien résolu à la prudence