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LES ROUGON-MACQUART.

— Cache-toi, va, mon bon… Je sais que tu me guettes, derrière tes rideaux ; ça ne t’avance toujours pas à grand-chose. Si c’est par moi que tu comptes connaître les voisins !

Cette pensée que l’abbé Faujas était à l’affût le réjouit extrêmement. Il se donna beaucoup de peine pour ne pas tomber dans quelque piège. Mais, un soir, comme il rentrait, il aperçut, à cinquante pas devant lui, l’abbé Bourrette et l’abbé Faujas arrêtés devant la porte de M. Rastoil. Il se cacha dans l’encoignure d’une maison. Les deux prêtres le tinrent là un grand quart d’heure. Ils causaient vivement, se séparaient, puis revenaient. Mouret crut comprendre que l’abbé Bourrette suppliait l’abbé Faujas de l’accompagner chez le président. Celui-ci s’excusait, finissait par refuser avec quelque impatience. C’était un mardi, un jour de dîner. Enfin, Bourrette entra chez M. Rastoil ; Faujas se coula chez lui, de son allure humble. Mouret resta songeur. En effet, pourquoi l’abbé n’allait-il pas chez M. Rastoil ? Tout Saint-Saturnin y dînait, l’abbé Fenil, l’abbé Surin et les autres. Il n’y avait pas une robe noire à Plassans qui n’eût pris le frais dans le jardin, devant la cascade. Ce refus du nouveau vicaire était une chose vraiment extraordinaire.

Lorsque Mouret fut rentré, il alla vite au fond de son jardin, pour examiner les fenêtres du second étage. Au bout d’un instant, il vit remuer le rideau de la deuxième fenêtre, à droite. Pour sûr, l’abbé Faujas était là, à espionner ce qui se passait chez M. Rastoil. À certains mouvements du rideau, Mouret crut comprendre qu’il regardait également du côté de la sous-préfecture.

Le lendemain, un mercredi, comme il sortait, Rose lui apprit que l’abbé Bourrette était chez les gens du second, depuis une heure au moins. Alors il rentra, fureta dans la salle à manger. Comme Marthe lui demandait ce qu’il cherchait ainsi, il devint furieux, parlant d’un papier sans