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Page:Emile Zola - La Fortune des Rougon.djvu/195

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LA FORTUNE DES ROUGON.

respect, à la condition qu’on laissât sous ses ordres une vingtaine d’hommes déterminés. On lui donna les vingt hommes, à la tête desquels il alla triomphalement occuper la mairie. Pendant ce temps, la colonne descendait le cours Sauvaire et sortait par la Grand’Porte, laissant derrière elle, silencieuses et désertes, ces rues qu’elle avait traversées comme un coup de tempête. Au loin s’étendaient les routes toutes blanches de lune. Miette avait refusé le bras de Silvère ; elle marchait bravement, ferme et droite, tenant le drapeau rouge à deux mains, sans se plaindre de l’onglée qui lui bleuissait les doigts.