Page:Emile Zola - Le Docteur Pascal.djvu/117

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Sidonie, François, Gervaise, Octave, Jacques-Louis. Puis, ce sont les trois cas de mélange : par soudure, Ursule, Aristide, Anna, Victor ; par dissémination, Maxime, Serge, Étienne ; par fusion, Antoine, Eugène, Claude. J’ai dû même spécifier un quatrième cas très remarquable, le mélange équilibre, Pierre et Pauline. Et les variétés s’établissent, l’élection de la mère par exemple va souvent avec la ressemblance physique du père, ou c’est le contraire qui a lieu ; de même que, dans le mélange, la prédominance physique et morale appartient à un facteur ou à l’autre, selon les circonstances… Ensuite, voici l’hérédité indirecte, celle des collatéraux : je n’en ai qu’un exemple bien établi, la ressemblance physique frappante d’Octave Mouret avec son oncle Eugène Rougon. Je n’ai aussi qu’un exemple de l’hérédité par influence : Anna, la fille de Gervaise et de Coupeau, ressemblait étonnamment, surtout dans son enfance, à Lantier, le premier amant de sa mère, comme s’il avait imprégné celle-ci à jamais… Mais où je suis très riche, c’est pour l’hérédité en retour : les trois cas les plus beaux, Marthe, Jeanne et Charles, ressemblant à Tante Dide, la ressemblance sautant ainsi une, deux et trois générations. L’aventure est sûrement exceptionnelle, car je ne crois guère à l’atavisme ; il me semble que les éléments nouveaux apportés par les conjoints, les accidents et la variété infinie des mélanges doivent très rapidement effacer les caractères particuliers, de façon à ramener l’individu au type général… Et il reste l’innéité, Hélène, Jean, Angélique. C’est la combinaison, le mélange chimique où se confondent les caractères physiques et moraux des parents, sans que rien d’eux semble se retrouver dans le nouvel être.

Il y eut un silence. Clotilde l’avait écouté avec une attention profonde, voulant comprendre. Et lui, maintenant, restait absorbé, les yeux toujours sur l’Arbre, dans le be-