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L’ART DE L’ARCHITECTURE[1]

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L’architecture (en grec άρχιτεκτονική, en latin architectura], l’art de composer les dessins pour la construction des édifices et de bâtir selon des règles et des proportions convenables, a été divisée en trois grandes sections : L’architecture civile, militaire et navale, dont les noms indiquent suffisamment le genre de chaque classe. En outre, l’architecture civile se subdivise en un grand nombre de branches, telles que l’architecture religieuse, rurale, hydraulique, de jardinage, etc. Enfin la mosaïque a été également traitée ici dans un sous-chapitre.

La première manifestation de cet art a eu lieu par l’apparition de l’architecture civile. L’homme en imaginant des abris, d’abord pour lui et sa famille, plus tard pour ses animaux domestiques et pour ses récoltes, dès que, de nomade et de fructivore, il fut devenu pasteur, éleveur, cultivateur et en partie carnivore, est arrivé progressivement de la caverne à la hutte en claie, de la tente en peau à la chaumière, de la maison en bois à la demeure somptueuse et aux palais construits en pierres ou en briques. L’architecture militaire a dû se constituer lorsque l’invention de l’arme eut multiplié le meurtre comme le pillage, et l’architecture sacrée, dès que l’homme ne jugea plus convenable d’adorer ses divinités dans le grand temple de la nature, dont les murs sont formés par les feuillages de la verte forêt et le dôme par l’azur du ciel. L’architecture navale est arrivée la dernière ; elle n’a dû voir le jour qu’à une époque où l’industrie avait déjà créé le commerce des échanges. Même les pirogues ou canots monocycles, de l’âge de la pierre des établissements lacustres trouvés dans les palafittes, accusent déjà un état de civilisation relativement avancé, puisqu’elles appartiennent à une période où existaient des demeures fixes réunies en groupes et mises à l’abri des surprises.

J’ai déjà fait observer dans l’Introduction, que, malgré les nombreuses découvertes et les fouilles opérées dans presque toutes les contrées du globe, l’archéologue est toujours encore réduit, pour le classement chronologique des œuvres d’art de la haute antiquité, aux vagues hypothèses qui placent la

  1. 1. Ce chapitre, contrairement aux autres, où tout est subdivisé par pays, a dû être divisé par styles, de manière que l’ordre observé y est indiqué par les noms de ces styles, et non pas par les noms des contrées, dès que celles-ci n’ont pas eu de styles propres et nationaux.