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que certains insectes phytophages. Il est vrai cependant que l’on voit aussi fréquemment le canal alimentaire s’allonger ou diminuer, sous les divers états que présentent les insectes dans lem·s métamorphoses, suivant que le régime est végétal ou animal. C. L-R.

HERBORISATION. C’est ainsi qu’on appelle les promenades pendant lesquelles on se livre à la recherche des plantes. C’est tout à la fois une étude et un plaisir, un exercice salutaire et une savante occupation. Apprendre la botanique dans les livres et analyser les plantes dans un jardin, c’est se priver d’une grande jouissance et rétrécir volontairement le cercle immense au milieu duquel marchent émerveillés les vrais amis de la nature. Quand on herborise, on étudie la physionomie des plantes dans leur lieu natal, et c’est alors seulement qu’elles se parent de tous leurs charmes. Les harmonies végétales sont inconnues aux personnes qui n’ont point herborisé. Les rapports qui unissent les plantes aux animaux, particulièrement aux insectes, ceux non moins curieux qui les lient aux minéraux considérés dans leurs gisements, ne peuvent frapper les botanistes sédentaires ; ils connaîtront des plantes, mais ils ne connaîtront point le règne végétal. Quiconque herborise pour se faire une collection doit se munir d’une boite en fer-blanc, fermant à l’aide d’un couvercle et présentant à l’extrémité une petite réserve, également fermée, pour y mettre les plantes délicates. Il faut que la boite à herboriser ne soit pas peinte , ou qu’elle soit peinte en blanc, afin que les rayons lumineux soient réfléchis et que la température de la boîte s’élève le moins possible. Une houlette pour arracher les plantes avec leur racine, une serpette pour couper les branches des arbrisseaux dont on veut s’emparer, une loupe pour faire des déterminations sur lieu, un canif pour faciliter les analyses, un auteur pour se servir de memorandum ou de guide : voilà tout l’attirail du botaniste en herborisation, dans le centre ou le midi de l’Europe. Mais s’il faut herboriser sous les tropiques ou dans des régions non civilisées, ou bien loin des villes, le bagage devient plus compliqué. Il est alors utile de se munir d’une boussole, d’une canne avec épieu et baromètre, de papier gris, de planchettes, et même d’un petit appareil à dessécher les plantes et qu’on nomme une coquette. Cet appareil consiste en deux planches percées d’une grande quantité de trous et unies entre elles par deux toiles claires, quoique fortes, qui peuvent servir à la compression des plantes, au moyen de cordons disposés comme le lacet d’un corset et pouvant, comme lui, se serrer. Il faut se munir d’une petite fiole d’ammoniaque, afin de neutraliser les effets de la morsure des animaux venimeux. En général, on doit beaucoup récolter et peu étudier. L’étude et la méditation veulent le silence du cabinet ; les yeux sont trop occupés pour que l’esprit soit tranquille. . Mais à peine est-on rentré dans le calme que les souvenirs arrivent en foule : peu de notes sont alors nécessaires pour recommencer par la pensée l’herborisation avec toutes ses particularités. Ici devraient être indiquées les règles à suivre pour récolter les plantes ; mais nous ne parlerons que des principales. Il faut récolter les specimen ou échantillons avec les fleurs et avec les fruits ; les cueillir près du collet de la racine avec les feuilles radicales, et même avec les racines si la chose est praticable. Il est utile de prendre les individus mâles et femelles, si la plante est dioïque, c’est-à-dire si les fleurs mâles et les fleurs femelles se trouvent sur des pieds différents. On doit noter la nature du terrain, et même, dans les grandes herborisations, l’élévation de ce terrain au-dessus du niveau de la mer. Si les fruits sont caducs, on les recueille séparément, et l’on peut se servir de papier pour protéger les fleurs délicates, même avant de songer à les mettre sécher. Aussitôt que la course est terminée, on procède à la dessiccation en se servant des moyens que l’on trouve à sa disposition. Il faut les comprimer quand elles sont étalées dans le papier gris non collé qu’on doit renouveler souvent ; mais cette compression doit être graduée. Les herborisations autour de nos grandes villes ou dans les chaînes de montagnes de France, de Suisse ou d’Allemagne, sont en général, ou de jolies promenades. •