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ENCYCLOPÉDIE



DES



GENS DU MONDE.



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T (suite de la lettre).

TEXAS, jeune république qui, depuis 1836, figure parmi les états indépendants de l’Amérique septentrionale. Simple démembrement du Mexique ou de l’ancienne vice-royauté de la Nouvelle-Espagne, le Texas est cependant une vaste contrée que M. Balbi évalue à environ 428,000 kilom. carr., chiffre équivalant à plus des quatre cinquièmes de la superficie de la France. Ce nouvel état, peut-être destiné à s’incorporer à la grande Union de l’Amérique du Nord, s’étend entre 27° 30’ et 34° de latitude nord, et entre 96° et 106° de longitude occ. Ses frontières sont actuellement, au nord et à l’est, les États-Unis, c’est-à-dire l’Arkansas dont il est séparé par la rivière Rouge, et la Louisiane du côté de laquelle la limite est tracée par le cours de la Sabine, tributaire de la mer des Antilles ; au sud et au sud-est, cette même mer, qui prend ici le nom de golfe du Texas, jusqu’à l’embouchure du Nueces ; à l’ouest, au delà de cette rivière, la confédération mexicaine, savoir les provinces de Tamaulipas ou du nouveau Santander, de Cohahuila, de Chihuahua, et plus au nord le Nouveau-Mexique. Le Texas forme généralement une vaste plaine entrecoupée de collines et très richement arrosée. Nous avons nommé les divers courants qui le baignent à ses confins ; mais les deux plus grands fleuves de l’intérieur sont le Brassos de Dios et le Rio Colorado, qui se jettent également dans le golfe. Le climat est tempéré, presque partout très agréable et salubre. Le sol, encore en majeure partie couvert de vastes savanes et d’antiques forêts, et d’un aspect fort monotone, est néanmoins d’une prodigieuse fertilité. Il n’a besoin que d’être effleuré par le soc de la charrue pour produire et rendre au décuple la semence qu’on lui confie. La culture principale dans les districts colonisés est celle du coton : la récolte en a été de 35,000 balles en 1841, et déjà de 45,000 l’année suivante. Le mais, la canne à sucre et le tabac forment les autres plantations les plus importantes ; la vigne aussi s’acclimate à merveille dans le Texas, et toutes les céréales y réussissent très bien ; cependant la culture du blé y a été négligée jusqu’ici. L’élève des bestiaux trouve de grandes facilités, et promet, en se développant dans le pays, d’y rendre le marché des cuirs encore plus important que celui des pelleteries.

Les chevaux sauvages qui parcourent les vastes solitudes de l’intérieur sont d’excellente race. Le règne minéral est également très riche ; il offre partout du fer et même du cuivre, et le sel, ainsi que le charbon de terre, y abonde. À tous ces produits, les bois de construction que fournissent les magnifiques forêts ajoutent pour l’exportation une autre ressource non moins précieuse. La population du Texas, continuellement renforcée par l’arrivée de nouveaux colons, suit un mouvement d’accroissement si rapide qu’elle échappe à tout recensement. M. Balbi l’évalue seulement à 70,000 âmes, tandis que d’autres la portent au delà de 150,000. Quoi qu’il en soit du chiffre, elle se compose de trois élé-


Encyclop. d. G. d. M. Tome XXII. 1