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fait des trous, et qu’on place dans un châssis de pierre à feuillure, soit sur une voûte, pour donner de l’air ou du jour à un souterrain, soit pour l’écoulement des eaux dans un puisard, soit dans un mur devant l’avant-bout d’une pièce de bois pour lui donner de l’air. De ce genre est à peu près ca qu’on appelle la pierre à châssis, qui sert a fermer un regard ou une fosse d’aisance.

Pierres précieuses. Nom général qu’on donne aux gemmes, telles que topaze, sardoine, agathe, etc. , et aussi à de certaines matières rares, comme le lapis lasuli, à des matières dures, telles que les porphyres, dont on fait des ouvrages précieux, des reyêtissemens dispendieux, etc. , a des devants d’autels, des tabernacles.

On appelle pierre de rapport, toutes ces pierres rares et précieuses qu’on emploie en compartimens pour former des pavés en mosaïque.

Pierre milliaire. Pierre qui, sur les chemins, indique un nombre de mille pas géométriques.

Chez les Romains, toute route avoit son espace ainsi divisé de mille en mille pas, par des bornes sur lesquelles on inscrivoit le nombre de chaque division, à partir du milliaire doré placé dans le Forum. On trouve encore aujourd’hui beaucoup de ces pierres avec leur chiffre indicateur. C’est aussi ce que nous apprennent ces mots des historiens latins, primus, secundus, tertius, etc., ab urbe lapis. Voyez Milliaire.

L’usage des pierres milliaires est devenu très-commun aujourd’hui chez la plupart des nations modernes.

Pierre perdue ou pierres perdues. On appelle ainsi les pierres qu’on jette soit dans la mer, soit dans un lac, pour servir de fondement à une jetée, ou à quelqu’autre ouvrage qui doit avoir sa base dans l’eau.

On donne le même nom aux pierres dites aussi de blocage, qu’on jette dans une fondation à bain de mortier.

On nomme pierres jectiles, celles qui peuvent être jetées avec la main, sommes les gros et menus cailloux qui servent à affermir les aires des grands chemins, et paver les grottes, fontaines et bassins.

Pierre-ponce, est une pierre qui est si légère qu’elle nage sur l’eau. On place dans celle catégorie certaines scories volcaniques qui sont perforées comme des éponges, et dont on fait des voûtes de la plus grande solidité.

Pierre sépulcrale, se dit de ces dalles de pierre ou de marbre, portant une épitaphe, et que, dans les cimetières, on place sur les lieux où les corps sont déposés.

Pierre spéculaire, est une pierre transparente qui se débite par feuilles plus ou moins épaisses, qui jadis servoit de carreaux du vitre. Voyez Fenetre et Spéculaire.

Pierre de sanguine, est une pierre tendre, d’un rouge brun, pesante, compacte, unie et douce au toucher, dont on se sert pour dessiner. A cet effet on la taille en crayons.

Il est une multitude d’autres dénominations de pierres, comme pierre à aiguiser, pierre à broyer, dont l’énumération seroit trop longue. Les usages de la pierre sont innombrables, et chaque jour en doit produire de nouveaux.

Différens noms qu’on donne a la pierre, selon ses défauts.

Pierre coquillière ou coquilleuse. Pierre dans laquelle il se rencontre de petites coquilles qui forment des trous dans ses paremens. Telle est pour Paris, la pierre de Saint-Cloud et celle de Saint-Nom.

Pierre coupée, est celle qui, ayant été mal taillée, ne peut servir à la place où elle étoit destinée.

Pierre délitée, celle qui est fendue à l’endroit d’un fil de lit, et qui, taillée avec déchet, ne peut servir qu’a faire des arrases.

Pierre de soupré. C’est, dans les carrières de Saint-Leu, la pierre du banc le plus bas, et dont on ne se sert point, parce qu’elle est trouée et défectueuse.

Pierre de souchet. On nomme ainsi, en quelques endroits, la pierre du banc le plus bas, qui, n’étant pas plus formée que le bouzin, est de nulle valeur.

Pierre en délit, est celle qui, dans un cours d’assises, n’est pus posée sur son lit de carrière.

Pierre fêlée. Pierre qui est traversée par un fil on veine courante. On dit pierre entière celle qui est le contraire. Le son que rend la pierre lorsqu’on la frappe avec le marteau, fait connoitre l’un et l’autre état de la matière.

Pierre feuilletée. Pierre qui se délite en feuillets ou écailles par l’effet de la gelée. La lambourde, entr’autres pierres, est sujette à cet inconvénient.

Pierre gauche, est celle dont les paremens et les côtés opposés ne se bornoyent pas, parce qu’ils ne sont point parallèles.

Pierre grasse, est celle qui est humide, et par conséquent sujette à se geler. Telle est, par exemple, la pierre appelée cliquart.

Pierre moyée. Pierre dont la moye, ou le tendre, est abattu avec perte, parce que son lit n’est pas également dur. Cela arrive très-souvent à la pierre de la Chaussée.

Pierre moulinée. Pierre qui est graveleuse et qui s’égraine à l’humidité. C’est un défaut particulier à la lambourde.

PIERRÉE, s. f. Canal souterrain, souvent construit à pierres sèches, et glaisé dans le fond, qui sert à conduire les eaux des fontaines, des cours et des combles.