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on le voit encore an temple du Forum d’Antonin, appelé basilique d’Antonin ; à celui de Vénus et de Rome, construit par Adrien, en face du colisée. On voit de ces niches dans une infinité de constructions en brique, soit à Rome, dans les thermes, soit à Tivoli, dans les constructions privées de la ville Adrienne. Il est certain qu’à Rome il devoit y en avoir eu une grande quantité pour placer ce peuple de statues qu’on y voyoit. Les portiques, les basiliques, les bains, les édifices publics et privés étoient remplis de statues, qui, généralement, n’étoient pas plus grandes que nature, et qui rendoient encore plus immense la grande dimension des édifices, tels que les thermes, les théâtres, les amphithéâtres, les cirques, etc. Ces niches étoient ou rondes ou carrées ; lorsqu’elles étoient carrées en plan, elles l’étoient en élévation, et lorsqu’elles présentoient un plan circulaire, elles étoient terminées par une élévation circulaire. Quelquefois elles étoient sans ornemens, souvent ornées de chambranles, comme on en voit encore un exemple à l’arc de Janus : elles avoient aussi des colonnes et des frontons, comme on le voit au Panthéon, aux Thermes. Souvent ces colonnes posoient sur un piédestal, et avoient alternativement un fronton rond et un fronton circulaire, comme celles du Panthéon. Quelquefois placées sur une hauteur trop élevée pour avoir un piédestal, les colonnes posoient sur des consoles, comme on le voit aux thermes de Dioclétien, dans la décoration de la saçade et de l’édifice appelé le temple de la Paix, dans la niche circulaire qu’on y a ajoutée. Les Romains ont fait des niches plus grandes pour recevoir, soit des groupes, soit des statues colassles ; alors elles posoient directement sur le sol, comme on le voit dans le portique du Panhéon, où étoit la statue d’Agrippa.

Les niches d’une plus grande dimension encore servoient dans l’extrémité des temples, des basiliques ou des salles, à recevoir, ou des statues colossales, ou des sièges pour les juges, comme ou le voit dans les deux cella du temple de Vénus et de Rome, qui étoient vraisemblablement pour des statues colossales ou des groupes, dans le monument appelé le temple de la Paix, qui étoit la basilique de Constantin ; le temple de Mars vengeur ; dans les basiliques des Thermes ; dans plusieurs salles de la ville Adrienne ; dans la basilique qui est à Pompeïa : elles servoient alors pour recevoir ou les siéges des bains, ou des siéges pour les juges. Enfin, des niches plus grandes encore, étoient dans les enceintes pour servir de point d’appui aux murs, comme nous l’avons déjà dit : elles étoient ou rondes ou carrées quelquefois alternées. Lorsqu’ elles étoient d’une grande dimension, elles n’étoient point couvertes on y mettoit des siéges et des gradins ; elles servoient alors pour les entretiens, ou comme d’amphithéâtres pour, certains jeux. On les appelle plus communément exèdres. On en voit aux thermes de Caracalla et à ceux de Dioclétien. Les Grecs faisoient usage de ces sortes de niches. On en voit dans plusieurs enceintes et aux portes de ville, où le voyageur pouvoit se reposer, afin de se préparer à entier dans la ville, comme à Pompeïa, etc. Ces exèdres étoient encore dans les portiques qui servoient d’enceinte aux grands temples. Dans l’enceinte qui reste à Athènes, et qui est peut-être celle du temple de Jupiter olympien, restauré par Adrien, on voit de ces exèdres alternativement carrés et circulaires : ils étoient décorés de colonnes et couverts de peintures. Comme ils n’étoient point d’une grandeur démesurée, ils avoient une couverture en bois, richement décorée de peintures et de compartimens. Les niches, comme nous l’avons déjà dit, essentielles à la construction sont faites pour économiser les matériaux, ou pour isoler et butter les murs de terrasses ; c’est pourquoi on en voit dans les thermes et les grottes que nous conservons des Anciens, comme à la ville Adrienne et au tombeau d’Auguste, etc.

On emploie les niches avec succès dans les fontaines et châteaux d’eau : on en voit un bel exemple à la fontaine de Trévi, dans laquelle est une statue colossale de Neptune ; elle est décorée de colonnes, de caissons, de statues, d’inscriptions, etc., et bien que le goût n’y soit point d’une grande pureté, on peut dire qu’elle est d’un grand effet.

(Huyot)


NICOLAS de Pise, architecte et sculpteur florentin du treizième siècle. Il paroit qu’il naquit au commencement de ce siècle, car Vasari rapporte à l’an 1225 sa première entreprise en sculpture, qui fut à Bologne le tombeau de S. Dome nico Calagora.

Nicolas de Pise s’étoit d’abord adonné particulièrement à la sculpture, qu’il avoit apprise de certains ouvriers grecs employés aux ornemens de la cathédrale et du baptistère de Pise. C’étoit l’époque où les Pisans, dans leurs expéditions maritimes ou commerciales, rapportoient du Levant, et chargeoient sur leurs vaisseaux d’assez beaux restes et des fragmens plus ou moins précieux de sculpture et d’architecture antique, Parmi ces ouvrages, Nicolas de Pise remarqua un beau sarcophage, sur lequel étoient sculptées la chasse du sanglier et l’histoire de Méléagre. Ce monument et quelques autres objets d’antique sculpture lui inspirèrent un meilleur goût, et bientôt il surpassa tous ceux qui, de son temps, manioient le ciseau. C’est ce dont on s’aperçut dans l’exécution du tombeau dont on a parlé, et qu’il termina, en 1231, dans la ville de Bologne, où il bâtit le couvent et l’église des Dominicains.

De retour a Pise, il se livra aux travaux de l’architecture et de la construction : on lui dut d’heureux changemens dans la manière de faire