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tion et du génie, de même on verra rarement les ouvrages d’architecture les plus célèbres ne pas briller également par l’art de profiler.

PROJECTION, s. f. On appelle ainsi, dans le dessin, la représentation d’un objet quelconque en perspective, c’est-à-dire, tel qu’il paroîtroit si on le regardoit d’un certain point.

PROJECTURE, s. f. Se dit de toute avance qu’ont les membres d’une architecture, ses moulures ou ses ornamens, soit avec encorbellement, comme les corniches, les balcons, les trompes, les galeries de charpente, soit sans encorbellement, comme les pilastres, les tables, les chambranles, les cadres, les architraves, etc.

PROJET, s. m. On donne ce nom, dans l’architecture, au dessin plus ou moins rendu, par lequel on représente en plan, en coupe et en élévation, soit le bâtiment qu’il s’agira d’exécuter conformément aux intentions de celui qui fait bâtir, soit l’ensemble d’un édifice non commandé, mais dont les élèves principalement doivent, pour s’exercer, figurer à leur gré tous les détails d’après un programme donné.

On appelle aussi projet, le mémoire en gros de la dépense à laquelle peut monter la construction du bâtiment projeté.

Depuis que les grands ouvrages d’architecture sont devenus rares, par reflet d’une nouvelle direction des mœurs, et par les diverses causes qui changent l’esprit et le goût des nations, les projets de grands monumens se sont singulièrement multipliés. Beaucoup d’architectes habiles ont à peine, dans le cours d’une longue carrière, pu réaliser l’exécution d’un monument durable, mais ils ont cru devoir faire part aux âges suivans des projets qu’ils avoient conçus, et les ouvrages qu’ils ont publiés par le secours de la gravure, ne sont guère remplis que des monumens qu’ils avoient projetés.

A mesure aussi que s’est fait sentir la disette d’occasions propres à exercer le talent des architectes par de grandes constructions, on diroit que le génie des vastes entreprises auroit pris un singulier accroissement sur le papier : à peine reste-t-il des plus célèbres architectes, qui ont le plus construit dans les quinzième, seizième et dix-septième siècles, et le plus en grand, quelques légers dessins de leurs conceptions ; et ces dessins sont fort loin d’avoir l’étendue, le fini d’exécution et l’importance qu’on voit mettre aujourd’hui dans les écoles, aux études des moindres élèves. Ainsi, toujours et dans tous les arts, il y a un mécanisme de travail, qui semble s’accroître et se perfectionner à mesure que l’art et son génie décroissent.

C’est particulièrement dans Les écoles, que l’on exerce les jeunes gens sur ce qu’on appelle des projets. Ces sortes d’ouvrages, ou pour mieux dire leurs sujets, n’ont aucune destination. Ils sont, dans leur genre, ce que sont dans les collèges les sujets oratoires, qu’on appelle amplifications, et sur lesquels on exerce l’imagination des écoliers.

Il en est ainsi de lu plupart des programmes de monumens qu’on propose à ceux qui veulent courir la carrière de l’architecture. La manière dont chacun rend ces sortes de projets, fait connoître le degré d’intelligence et d’imagination qu’il portera par la suite, dans les édifices qui pourront lui être confiés ; et l’on pense que la grandeur des compositions exigeant une plus grande difficulté, celui qui se sera montré habite dans des sujets vastes et compliqués, saura se jouer des projets plus simples et plus assortis aux besoins ordinaires.

D’autre part, on a quelquefois pensé que le talent de l’architecte devant, selon les temps, se conformer aux besoius et aux proportions que les mœurs demandent à l’architecture, il pourroit convenir de proposer plus souvent aux élèves, de ces projets usuels, et qui forcent à se soumettre aux sujétions si variées que les localités imposent, et dont le talent doit apprendre à triompher.

PROJETTER, v. act. C’est ou concevoir l’idée générale d’un monument, d’un édifice quelconque, ou en fixer l’idée par le dessin.

PROMENADE, s. f. Ce mot, comme l’on sait, exprime et l’action de se promener, et le lieu où l’on se promène. C’est sous cette dernière acception que le mot promenade peut trouver sa place dans ce Dictionnaire ; encore doit-il être entendu, que c’est, en tant qu’une promenade, par sa disposition, par la distribution de son ensemble, et par ses accessoires, demande l’intelligence ou le goût d’un architecte, et ce genre de combinaisons qui entrent naturellement dans les attributions de l’art.

La nature toute seule peut offrir, et elle offre le plus souvent aux plaisirs de la promenade, tout ce que désire celui qui veut mêler à ce que l’exercice a de salutaire, les douces impressions du spectacle de la vie champêtre. Ainsi les habitans des villes qui vont chercher à la campagne les images de la simple nature, trouvent dans les champs des promenades illimitées, des points de vue toujours changeans, et toutes les variétés que donnent les bois, les prairies, les champs cultivés, et même les sites agrestes. Les promenades faites par art, ne sauroient réunir au même degré ces sortes d’agrémens ; car il ne faut pas mettre au nombre de ces promenades, celles des jardins du genre irrégulier, qui, faits dans de vastes espaces, et avec l’intention de paroître la nature elle-même, rentrent dans l’ordre des promenades sans art, ou ce qu’on appelle promenades dans les champs.

Diction. d’Archit. Tome III
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