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de reconnoitre la nécessité à l’égard des ornemens, et des sculptures adhérentes aux fonds même ou aux masses de l’architecture, on comprend aussi qu’elle n’est guère moins importante dans l’exécution des statues, quoique moins étroitement liées à la construction.

Cette théorie de goût ne s’adresse toutefois qu’à l’emploi des statues, que l’architecte introduit dans ses compositions, comme destinées à en faire partie, soit pur le rôle qu’elles doivent y jouer sous le rapport de décoration, soit par celui que leur impose la destination de l’édifice. Mille raisons, mille convenances peuvent donner accès à des statues, auxquelles ne sauroient s’appliquer ces considérations, susceptibles sans doute de plus d’une sorte de modification et de temperamens.

SEC, SÉCHERESSE, s. f. Le dotant qu’on appelle ainsi, dans les arts du dessin, paroit tenir particulièrement au procédé d’exécution, parce que son effet est de nature à affecter surtout les yeux qui en jugent sacilement.

L’effet de ce qu’on appelle sécheresse, eu peinture, résulte surtout d’un manque de sondu dans l’emploi des teintes, ou d’une application des couleurs, telle que les contours des figures restent tracés, avec un excès de pureté, qui les empêche de tourner de se mêler avec le sond. Cet effet peut provenir encore d’un excès de petits détails dans la délinéation méme des objets, d’une prétention à faire, par exemple, compter les cheveux, les poils, les plus légères modifications de l’épiderme. On n’a besoin, pour se figurer ce qu’est la sécheresse, que de se rappeler les premiers ouvrages de la peinture à la renaissance, an quatorzième siècle.

Les mêmes défauts sont remarquables dans les premières sculptures de ce temps La maigreur des formes, le soir excessif des plus légers détails, une trop grande finesse d’outil même, produisent lasécheresse dans les œuvres de la sculpture.

Il nous paroit donc qu’à l’égard de l’architecture, l’effet de la sécheresse sera aussi plus particulièrement rendu sensible, dans cette partie de l’art, qui dépend du travail de la matière, et de l’emploi du ciseau : non que l’architecte ne puisse encore y concourir, en multipliant par trop les membres, en ne laissant point entr’eux les intervalles nécessaires au développement qu’exigent les yeux. Mais il est évident que lu manière seule de traiter soit les profils, soit les ornemens, avec trop de maigreur, avec des angles trop aigus, avec un outil si l’on peut dire trop tranchant, donnera aux formes une sorte d’aspérité. Trop de petites parties souillés entre des filets, des listels, ou des tures pressés eu quelque sorte les uns contre les autres, produiront des ombres multipliées, de petits qui donnent a l’aspect général cette dureté qu’on appelle de la sécheresse.


SECTION, s. f. Se dit du point de ous des lignes se coupent, et encore de la ligne Dans Laquelle des plans se rencontrent.

Section se dit also de la superficie d’un corps, après Qu’on en une partie retranché juin. Ce est la superficie apparente d’un corps coupé.

SEGESTE, ville antique de Sicile, dont on voit encore des rentes, assez distants de l’endroit où existe aujourd’hui le temple dont on parlera tout a l’heure, lequel peut-être en était jadis aussi éloigne, si l’un suppose que la ville étoit plus voisine de la mer.

Du reste on trouve à quelque distance de ce temple. , des fragmens d’anciennes voûtes fort ruinées, des vestiges assez informes d’un théâtre qu’on distingue à peine, des débris de citernes, construites en pierres d’une grande dimension. Tout indiqua qu’il y avoit là une ville considérable. Mais il faudroit faire sur ces terrains auiourd’hui fort déserts, des recherches particulières, pour reconnoitre quelle fut la forme et quelle fut l’êtendue du cette ville.

C’étoit, à ce qu’il semble, avant d’arriver à la ville même de Segeste, mie s’élevoit le superbe temple consacré, dit-on, a Cérès, dout il subsiste aujourd’hui le corps le plus intègre qui te sait peut être conservé dans toute l’antiquité. On entend parler de la colonnade qui environnait la cella, et dont toutes les colonnes sont encore debout, avec les deux frontons du pronaos et du posticum.

Le plan du temple est un carré long de cent soixante-dix-sept pieds, sur soixante-quatorze dans les côtés, en comptant les colonnes d’angle. Les colonnes ont vingt-huit pieds six pouces de haut, et six pieds quatre pouces de diamètre. L’entre colonnement général est de sept pieds un pouce, excepté entre les deux colonnes qui formoient l’entrée, ce qui fait une différence de neuf pouces en plus, mais qui devient insensible à lœil. L’entablement a dix pieds dix pouces de hauteur.

Le fronton est fart surbaissé, ce qui fait que le temple n’a eu tout que cinquante-huit pieds d’élévation, en y comprenant même les trois degrés qui règnent au pourtour. Les colonnes ont de dix à treize assises de pierres. Ce qui forme une singularité au temple de Segeste, c’est que les colonnes ont une enveloppe de matière, qui excède leur diamètre de deux ou trois pouces, et dont elles sont entourées dans toute leur hauteur. Les bossages conservés pour la commodité de la construction existent encore aux bases des colonnes, ainsi qu’à beaucoup de pierres du soubassement, ou des gradins du temple qui ne sont point enterrés. On trouve de ces bossages répandus dans beaucoup d’autres partiel de cette construction, et même à quelques pierres des frontons, ce qui sembleroit in liquer que ce temple u’a point été absolument terminé, ni dès-lors consacré. Peut