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Ce n’est pas que l’architecte ne soit libre de puiser encore dans beaucoup du sarcophages, qui furent aussi taillés à l’instar des édifices, plus d’un détail capable d’imprimer le caractère sépulcral à ses compositions. On veut parler surtout de ces couvercles du tombeaux taillés eu manière de srontons, accompagnés de tes sormes qui se reploient aux angles, et qu’un appelle les cornes, à certains autels quadrilatères.

Quant à l’intérieur d’une chapelle consacrée à la sépulture, l’Italie moderne a plus d’un modèle à nous offrir, des ressources que l’on peut tirer de la couleur même de certains matériaux. Nul doute que la couleur qui affecte si vivement les sens, doive se compter au nombre des moyens qui contribueront au caractère sépulcral. N’employer que de ces sortes de moyens, ce seroit, on en convient, une puérilité peu digne de l’art. Les dédaigner par trop, ce seroit aussi par trop méconoitre la pari qui, dans tous les ouvrages des arts, doit appartenir au sentiment, ou, si l’un veut, à cet instinct, qu’on ne saurait empêcher d’être le juge en première instance de tous leurs effets. Disons donc que des colonnes du marbre noir, que des revêtissemens de granit soncé, ou d’autres matières sombres, produiront nécessairement une impression sérieuse et analogue au local, et que si l’on joint à cet effet, celui d’une certaine obscurité mystérieuse, le caractère sépulcral s’en trouvera sensiblement renforcé. On ne prétend pas remplacer pur ces impressions, si l’on peut dire physiques, celles qui doivent naitre, avant tout, du mode d’architecture, du genre de l’ordonnance, du choix des proportions, des profils, des détails, et même du goût de construction, toutes choses qui constituent le fond de l’art, et sur lesquelles l’artiste doit trouver dans son talent les inspirations nécessaires.

SÉPULCRE, s. m. Ce mot est un des synonymes assez nombreux dans la langue française, qui désignent soit lus lieux, soit les monumens destinés à l’inhumation. Il nous paroît que ce mot, en latin (sepulchrum), étoit plus générique qu’il ne l’est en français, où lu mol tombeau semble avoir aujourd’hui prévalu a l’égard des monumens sunéraires.

Sépulcre, chez les Romains, semble avoir signifié plus particulièrement un local soit creusé ou excavé, soit construit avec plus un moins de frais et d’étendue, et qui pouvoit être destiné à l’inhumation ou à la sépulture d’une samille. C’est le terme, du moins, qu’on trouve le plus ordinairement employé à cette désignation chez les écrivains. Il indique ordinairement une réunion de morts. C’est dans ce sens que l’entend Tertullien, lorsqu’il dit : Qu’est-ce que les sépulcres, sinon des hôtetelleries de cadavres ? Comme le mot tombeau est, en français, celui que l’usage applique le plus généralement aux sépultures, qui sont des


ouvrages de l’art plus ou moins considérables, c’est à ce mot que nous renverrons l’abrégé des notons nombreuses, que fournissent les sormes si diverses, que les Anciens donnèrent à leurs monumens sunéraires. Voyez TOMBEAU.

SEPULCRETUM. C’est le nom qu’on donna, dans l’antiquité. à des lieux d’inhumation qui semblent répondre à ce que nous appelons cimetière.

Cependant le cimetière, par le fait de ses usage, est un terrain consacré à la sépulture de la multitude, et l’un doit dire du plus grand nombre des cimetières, qu’ils ne comportent point de distinctions ni de séparations de lieu ou de construction, soit pour les personnes, soit pour les familles. Les édifices sacrés et les églises surent long-temps les seuls dépositaires des monumens funéraires. VoyezMAUSOLÉE.

Ce qui répond, dans l’antiquité, à ce que nous appelons cimetière on lieu public d’inhumation, et qu’on appeloit sepulcretum, a reçu, depuis quelques années, do nouvelles lumières, par les découvertes nombreuses qu’on a faites dans la grande Grèce, la Sicile et la Campanie, de sépultures publiques situées tout près de beaucoup de villes, soit le long des routes, soit sur des terrains disposés pour cette destination.

La plupart de ces lieux de sépulture avoient très-anciennement été oubliés, et Suétone nous dit que, du temps de Jules-César, la colonie envoyée à Capoue rencontra dans les travaux qu’elle saisoit pour des constructions nouvelles, d’anciennes sépultures qui attirèrent l’attention, par les vases curieux qu’on y découvrait. Il en fut de même des temps modernes. Depuis long-temps on avoit trouvé dans beaucoup de souilles saites de hasard aux environs de Naples et en Sicile, des tombeaux renfermant de ces vases peints auxquels on donna d’abord, pur erreur, le nom de vases étrusques. L’es prit d’investigation et la recherche des monumens de l’antiquité prenant un accroissement progressif, on découvrit de plus en plus de ces tombeaux, et les vases aussi curieux par leur forme que précieux par leurs peintures, surent tellement recherchés, qu’on mit et plus de soin et plus de méthode dans leur découverte, et dans celle dus lieux qui les recèlent.

Des explorations réitérées oui donc sait connoître qu’à une époque quelconque, presque toutes les villes avoient dans leur voisinage une espèce de cimetière, c’et-à-dire de local propre à recevoir, dans un ordre sort régulier, des sépultures particulières qui renfermoient un au deux corps. On a observé plus d’une sorte de pratique pour former ces sortes d’hypogées. Quelquefois chaque sépulcre est creusé sort profondément sur le penchant d’une montagne, et l’on y pénétrait par un puits refermé à sou orifice. D’autres sois il se saisoit une tranchée très-profonde, et chaque