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avons rapporte au mot RIDEAU (voyez ce mot), de ces toiles (aulœa), qui dans les théâtres se levoient insensiblement comme sortant de terre, nous prouve qu’elles étaient ornées de figures ; mais rien ne nous dit si ces toiles étoient (issues comme nos tapisseries, si elles étoient brodées, ou seulement peintes. Au contraire, il nons paroît que sort anciennement, chez les peuples modernes, l’art des tissus dont on parle, se partagea en deux genres d’ouvrages, celui des tapis comprenant toutes sortes de compositions, mais bornées à ce qu’on appelle ornement, et celui des tapisseries de tenture, ambitionant la plus parfaite ressemblance avec les tableaux historiques.

Il fut dès-lors très-naturel, que les progrès de cet art dépendissent de ceux de l’art de peindre, puisque nécessairement, la tapisserie du genre dont On parle, ne peut être attire chose, que la copie d’une composition, ouvrage du pinceau. Aussi voyons-nous que l’époque du commencement du seizième siècle, c’est-à-dire de Michel Ange, Raphael et Titien, fut celle où la fabrication de la tapisserie en Flandre, prit son développement. Il v voit alors dans ce pays de très-célèbres manufactures, où les procédés de Cette industrie étoient portés au point de pouvoir reproduire, avec une grande exactitude, tous. us les effets de la peinture. Léon X forma alors le projet d’orner les murs d’un certain nombre de salles du Vatican, avec des tapisseries, dont Raphael feroit les modelés en cartons coloriés. Ou dut à cette grande et dispendieuse entreprise, les plus belles compositions, du prince de la peinture. Quoique sous certains rapports, surtout ceux du brillant et de l’harmonie des teintes, | l’art de la tapisserieait reçu depuis en France, et à la manufacture royale des Gobelins, un accroissement d’illusion qui la fait rivaliser avec celle du pinceau, toutefois on doit dire que les inventions de Raphael surent très-heureusement rendues, et que peut-être dans aucun autre temps, son style et le caractère de son dessin n’auroient trouvé un mode de traduction plus fidèle.

Les tapisseries dont on vient de parler, avoient été comme on l’a dit, destinées par le pape Léon X à l’ameublement de quelques chambres du Vatican. C’étoit encore l’usage alors de tapisser ainsi les appartemens. C’est que les palais et les châteaux de ce temps, se composoient de trèsgrandes salles, propres par conséquent à recevoir des tentures d’une étendue proportionnée. La tapisserie, dans le fait, par la nature et de sa matière et de son travail, indépendamment de la division qu’exigent les sujets historiques, a besoin d’être vue a quelque distance. Le succès des fabriques de Flandre porta Louis XIV à propager en France ce genre de goût et d’industrie, et il établit lu célèbre manufacture des Gobelins, où cet art, à ne parler que de la perfection mécanique, s’est vu porté ! au plus haut point qu’il puisse


atteindre. Le dix-septième sîècle avoit conservé l’usage des grands intérieurs, et le luxe des tapisseries s’y trouva encore conforme. Bientôt tout se rapetissa, jusque dans les habitations des grands et des riches. L’ameublement et le goût de décoration des appartemens, furent obligés de se restreindre à la mesure que l’architecture leur prescrivoit. Les tapisseries en figures furent remplacées par des étoffes de soie, par des boiseries dorées, par des caprices d’ornemens arabesques plus ou moins insignifians, et enfin par l’usage même des papiers de tenture substitués, avec beaucoup d’économie, à tous les genres d’embellissemens des temps anciens.

Les anciennes tapisseries bannies des appartemens, ne trouvèrent de refuge que dans les décorations accessoires et temporaires des églises, des fêtes politiques ou religieuses, où, comme il a été déjà dit, on ne les considère que sous le rapport d’une étoffe, dont le prix continue de s’attacher à son apparence, mais sans égard aux sujets qui s’y trouvent représentés.

Cependant la manufacture royale des Gobelins, toujours entretenue par la munificence royale, ne laisse pas de produire encore des copies de tableaux, et de le disputer par la vivacité des coleurs aux effets de la peinture. Ces ouvrages, aujourd’hui plus curieux qu’utiles, n’entrent plus dans les besoins de la société, et leur grande dépense, trop au-dessus des fortunes ordinaires, en auroit annulé la fabrication, si le Gouvernement ne les eût destinées à servir de présens aux cours étrangères.

Un autre établissement du même genre, à Paris, connu sons le nom de la Savonnerie, et soutenu aussi par le Gouvernement, se borne à fabriquer des tapis, qui nonobstant le luxe d’ornemens qu’on y étale, et peut-être par ce luxe-là même, ne laissent pas que d’avoir beaucoup de débit dans les appartemens, à la décoration desquels ils contribuent sort agréablement.

TAQUETS, pl s. f. . Sur Donne CE nom à de petits piquets Qu’on enfonce en terre Jusqu’a Leur tête, pour les faire Servir de repaires à alignement des Nations Unies, ous pour Leur faire indiquer la hauteur des déblais et remblais, DANS LES ouvrages de terrasse.

Sur Encore Appelle taquets, de petits morceaux de bois Tailles et échancrés en équerre, Qu’on attache sur les Montans d’encognure D’une armoire, pour Soutenir les tasseaux des tablettes.

TARGE, s. m. (Jardinage.) Ce est dans les parterres de buis en compartimens, le nom Qu’on Donne à l’ONU ornement Qui a la forme d’un croissant non arrondi par les Extrêmités.

TARGETTE, s. f. Platine de métal, impor- Un petit verrou plat, portable dans deux petits