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description aux articles CAMPANILE, GIOTTO, APLOMB, etc. Celle de Pise est un ouvrage qui rappelle l’idée des septizones antiques. Mais la plus remarquable sous les rapports de la matière, de la hauteur et du travail, est la tour de Giotto à Florence, Voyez GIOTTO.

Les cathédrales gothiques, comme on l’a dit, adoptèrent l’usage de faire entrer les tours dans l’élévation de leurs portails. Plus d’une grande église moderne, construite dans le nouveau goût, c’est-à-dire celui de l’architecture antique, se fait remarquer par cette disposition, et entre toutes celles qu’on purroit citer, nous croyons qu’aucune ne mérite de l’être, avant la grande église de Saint-Sulpicie à Paris, dont on a parlé à l’article de SERVANDONI, Deux tours étoient entrées dans le projet de cet habile architecte. Le dessin et la forme en furent changés après lui, mais le goût n’en fut pas heureux, comme le témoigne celle qui subsiste encore, au côté gauche du portail. La composition et l’ajustement général de la tour droite, fait desirer qu’on fasse subir à son pendant la même transformation. Cette opération terminée, on croit pouvoir assurer, qu’aucune grande église ne pourra, en fait de tours de portail, rien présenter qui l’emporte sur celles de Saint-Sulpice.

La tour considérée sous le simple rapport de sa forme et de sa dimension, peut se définir généralement comme étant un corps de bâtiment, qui, lorsqu’il est isolé, s’élève sur un plan circulaire ou quadrangulaire. C’est pourquoi on a, dans le langage ordinaire, donné volontiers le nom de tour, à plus d’une sorte de construction qui, sans tre affectée aux emplois des tours proprement dites, leur ressemblent par la forme. Ainsi on dit :

Tour de dôme. On désigne par ce nom, cette partie de la construction des coupoles d’église modernes, qui en supporte la voûte, et qui consiste en un mur circulaire ou à pans, dont les paremens extérieur et intérieur sont diversement décorés de colonnes, de pilastres, de chambranles, de niches, etc.

Tour de moulin à vent. Mur circulaire qui porte de fond, et dont ce qu’on appelle le chapiteau qui est en charpente, et couvert de bardeau (voy. ce mot), tourne verticalement, pour qu’on puisse exposer au vent les volans, ou les ailes du moulin.

Tour mobile. On appelle ainsi toute construction de charpente en forme de tour, et à plusieurs étages, qu’on établit sur des roues, comme on a vu plus haut que cela s’est pratiqué dans l’antiquité, pour l’attaque des murs fortifiés. On en construit de semblables, encore aujourd’hui, soit pour servir à réparer ou à peindre les voûtes et les plasonds, soit sous le nom de chariots, dans le jardinage, pour dresser les palissades. On appelle, par opposition, tour fixe, une semblable bâtisse


de charpente, pour élever les eaux dans certaines machines hydrauliques.

Tour ronde. Ainsi nomme-t-on, dans le bâtiment, le parement convexe de tout mur cylindrique ou conique, et appelle-t-on tour creuse, le parement concave de tout mur circulaire, cylindrique ou conique.

TOUR, s. m. Ce mot est un synonyme de circuit, de circonférence. On dit de la surface occupée par un jardin, par un établissement ou un édifice, qu’elle a tant de pas ou de pieds de tour. On dit faire letour des murailles d’une ville. Il faut tant d’heures pour faire le tour de Rome.

TOURELLE, s. f. Signifie proprement une petite tour. On a donné autrefois ce nom dans les fortifications et les châteaux, à de petites constructions circulaires, portées sur des encorbellemens, qu’on appela aussi guérites, où l’on plaçoit des sentinelles. L’usage habituel des tours, que nous avons vu plus haut, avoir été universel dans les châteaux et les palais, s’étendit, comme une mode, mais en plus petit, aux habitations et a presque toutes les maisons des villes. Le nombre en étoit considérable à Paris dans certains anciens quartiers, et l’on en trouve encore quelques exemples. Ces tourelles, dontl’intérieur formoit de petits cabinets, se voyoient surtout au coin des rues, et aux encoignures des maisons. Elles étoient portées par des encorbellemens, ou des cul-de-lampe.

Tourelle de dôme. On appelle à Paris de ce nom, une espèce de lanterne ronde on à pans, qui porte sur le massif du plan d’un dôme et en accompagne l’ensemble extérieur, ou qui sert à recevoir dans son intérieur, quelqu’escalier á vis. Il y a de ces tourelles, par exemple, aux dômes du Val-de-Grace et à celui de la Sorbonne.

TOURILLON, s. m. Grosse cheville ous boulon de fer, Qui SERT d’essieu. On en lieu AINSI aux Extrêmités de l’axe d’treuil de l’ONU, des bascules d’un pont-levis, du mouton D’une cloche, pour Qu’ils puissent se mouvoir circulairement.

TOURMENTER, v. act. On se lest de ce mot par métaphore, et le plus souvent au participe, en parlant d’un ouvrage d’art, d’une composition, d’un dessin, d’un projet d’élévation ou de décoration d’un édifice. Lorsqu’au lieu d’être le résultat d’un principe simple, d’une pensée claire et distincte, d’un sentiment naturel et facile, d’un savoir bien ordonné, et d’une exécution libre, l’ouvrage se présente à notre esprit ou à nos yeux, comme le produit d’une conception embarrassée, d’une idée complexe, d’un goût qui trahit la peine et la recherche, et d’un travail où l’effort se fait sentir, on dit que c’est un ouvrage tourmenté.