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qu’il s’est donnés, il a dû tomber dans des répétitions inhérentes au genre même de son travail ; qu’il n’a pas eu la prétention de se donner pour habile écrivain ; qu’il n’avoit prétendu écrire qu’en peintre, et pour l’intérêt de la peinture. Jo ho ‘scritto come pittore, e con quel’ ordine e modo che ho saputo migliore.

En définitive, l’ouvrage de Vasari est, et sera toujours réputé le plus beau monument historique, qu’aient élevé les Modernes en l’honneur des arts du dessin. Ce sera toujours une mine précieuse où, avec le slambeau d’une sage critique, on trouvera une multitude de notions qui n’existent point ailleurs ; et comme nous l’avons déjà fait entendre, son ouvrage vivra autant que subsistera le goût des beaux-arts, et, lorsque toutes les peintures dont il parle auront péri, il propagera encore dans tous les siècles avec la renommée de son nom, celle de leurs ouvrages.

VASBRUG ou VAESBRUG, architecte anglais, qui vivoit et étoit en grande réputation en Angleterre au commencement du dix-huitième siècle.

Ce fut un de ces hommes qui perpétuèrent, dans ce pays, le bon goût et le style noble et pur de Palladio, dont Inigo Jones avoit transplanté à Londres les traditions et les exemples. Dé’jà Christophe Wren (voyez son article) avoit donné, quoiqu’avec un style moins correct, une impulsion à l’art de bâtir en grand, dans la célèbre église de Saint-Paul, et dans ce qu’on appelle le Monument, ou la colonne colossale érigée à l’occasion de l’incendie de la ville, et de sa reconstruction. vœsbrug paroîtroit s’être sormé à son école, car nous ignorons sous quel maître il apprit son art.

Toutefois on peut croire qu’il succéda à Wren pour les grandes entreprises. On cite de lui un bon nombre d’édifices, dans lesquels on ne reconnoît pas toujours le goût sage de ses prédécesseurs. Mais le principal et le plus célèbre théâtre de son talent, est à Blenheim, dans le comté d’Oxford. Ce fut là qu’il construisit le vaste château, que la nation anglaise fit construire, pour en faire présent au duc de Marlborough, en reconnoissance de la célèbre victoire remportée par ce grand général à Hochstet, ou Blenheim, l’an 1704.

Le château de Blenheim est un des plus beaux de l’Angleterre. Le parti est généralement grandiose. Les détails y sont nobles, le tout est conçu, de manière à produire un ensemble majestueux, et s’adapte bien au caractère guerrier du propriétaire. On trouve cependant que l’architecte y a introduit un peu trop de diversité, soit dans l’emploi des différens ordres de colonnes, soit dans les contrastes, qu’il semble avoir affecté de multiplier entre les membres de l’entablement, soit encore dans l’emploi du parties rustiquées. On y reproche, dans l’intérieur, une distribution de pièces, dont la dimension est loin de répondre à l’épaisseur des


murs et de la construction générale. Toutefois on doit faire L’éloge de la décoration des appartemens, qui surent ornés avec goût, et remplis de peintures, par le célèbre Thornil, alors le plus habile peintre de l’Angleterre.

Les jardins de ce château, disposés dans le style du jardinage irrégulier, sont vantés et cités, à juste titre, comme occupant le premier rang, parmi les plus beaux jardins anglais, et l’on en trouve, dans les théories de l’art du jardinage, de longues descriptions qui alongeroient inutilement cet article. Deux seuls objet y réclament une mention, qui ne sauroit manquer de trouver place dans un Dictionnaire d’architecture. On veut parler d’un très-beau pont d’une seule arche de 100 pieds de long, sous lequel passe un courant d’eau beaucoup trop petit pour une telle largeur. La satire s’empara dans le temps de ce contraste, en comparant la grandeur du pont à l’ambition de Marlborough, et l’exiguïté de l’eau à son avarice.

Mais le second ouvrage d’architecture qu’on admire dans ces jardins, est la colonne colossale élevée sur l’esplanade qui sait saee au palais, en l’honneur des victoires du grand capitaine. Elle paroît avoir été en tout une imitation de celle de Christophe Wren, et ne lui est inférieure que par la dimension.

Vœsbrug construisit, en 1714, le château Howard, pour le comte Carliste, dans le comté d’Yorck, avec jardins, parc, obélisques et autres objets d’embellissement. Le palais a 660 pieds de longueur. Sa saçade est toute en bossages, avec des pilastres doriques inégalement espacés, dont l’élévation comprend deux étages. Les fenêtres sont cintrées et d’une proportion trop longue. On trouve dans cette ordonnance trop de ressauts. L’autre façade est d’une meilleure composition, et les pilastres corinthiens y sont mieux distribués, c’est-à-dire, espacés à entre-colonnemens égaux. On admire aussi, dans ce palais une grande et belle coupole.

Cet architecte étoit homme de plaisir, et réunit à son art le goût et le talent de la poésie. On disoit de son temps, que ses écrits étoient aussi légers et élégans, que son architecture étoit lourde et massive. Son épitaphe, dit-on, portoit le souhait, que la terre ne lui sût pas légère, attendu que de son vivant il l’avoit par trop chargée (dans ses constructions).

VASE, s. m. Il ne sauroit être du ressort de ce Dictionnaire, soit d’envisager les vases, on l’art de les faire, selon les innombrables usage, auxquels les destinent les besoins de la société, soit d’entrer dans les procédés de leur fabrication, en raison de leur sorme, et de la matière dont ils s e composent.

Il ne nous appartient de toucher ces deux derniers points, que sous un rapport, celui qui fait