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VER VER


La grandeur des panneaux de vitre ne doit point excéder la largeur ordinaire des croisées des bâtimens ; les treillis et barreaux de fer doivent être attachés et scellés au milieu de l’épaisseur du mur.

Il y a aussi des verres dormans scellés en plâtre, dans les croisillons des vitraux des églises gothiques.

Verre (peinture sur.) Nous croyons ne pouvoir mieux faire pour mettre nos lecteurs au courant des notions relatives à un sujet où règne tant d’ignorance et de prévention, que de mettre sous leurs yeux le travail qu’a communiqué à l’Académie des beaux-Arts M. Brongniart, de l’Académie des Sciences, et qu’il nous a permis de publier et d’insérer dans ce Dictionnaire.

Ce rapport fut lu par lui à l’Académie le 14 juin 1828.

Il règne un préjugé généralement répandu à l’égard de la peinture sur verre, savoir, que cet art est perdu, quoique depuis 1757 jusqu’à ce jour, on ait écrit et prouvé, que non-seulement ce prétendu secret n’en est point, et n’en sauroit être un, dans l’état actuel de nos sciences et de nos arts, mais que seulement le procédé de cette peinture a cessé d’être usuel, par le peu de besoin qu’on en a eu dans les monumens de l’architecture, (Voyez, au mot Vitres peintes, les raisons qui, ayant causé la désuétude de leur emploi, ont fait croire à la perte de l’art de les colorer.)

Les faits et les citations qui suivent vont prouver que cet ancien préjugé a été combattu à plusieurs époques.

On trouve le passage suivant, dans le Journal économique de mars 1757, pag. 135. « C’est une opinion commune que l’on a perdu l’art de peindre le verre, comme faisaient nos Anciens. Cette idée est si fort répandue, que dans une compagnie de gens de talent, quelqu’un ne craignit pas de l’avancer. Je soutins que nous possédons ce secret, qu’il ne paroissoit perdu, que parce que nous n’étions plus dans le goût de nous servir de verres colorés et peints, etc.
« Si cet art eût été réellement perdu vers le dix-septième siècle, il aurait au moins été retrouvé un grand nombre de fois depuis cette époque ; car outre Le Viel, qui l’a décrit en 1774, et dont la famille pratiquait cet art depuis deux siècles, un certain D. Manuel Morero Apariccio disoit dans la Gazette d’Autrecht du 14 décembre 1773, qu’il venoit de retrouver ce secret perdu. Enfin en 1802, M. Brongniart, de l’Académie des Sciences, lut un mémoire sur les couleurs vitrifiables, où il prouva avec toute l’évidence possible, que l’art de la peinture sur verre n’étoit point perdu, qu’on avoit donné tous les moyens de l’exercer, et qu’on avoit fait en ce genre des pièces plus ou moins nombreuses et variées.
« Les circonstances ayant donné lieu d’examiner de nouveau cette question, et différens morceaux de peinture sur verre, par plusieurs artistes, ayant été adressés à l’Académie des beaux-arts, pour en porter un jugement, le même M. Brongniart, de l’Académie des Sciences, a bien voulu nous communiquer l’excellent mémoire dont nous allons extraire les principales notions. »
Des Différentes classes de peinture sur verre.
« Pour établir l’état actuel de cet art, il est indispensable de faire remarquer que cette sorte peinture doit être divisée en plusieurs classes, qui se distinguent par des procédés et des résultats très-différent. C’est pour avoir confondu ces classes et ces procédés, que beaucoup de personnes croient, que le secret de la peinture sur verre est perdu, et que d’autres élèvent la prétention de l’avoir retrouvé, parce qu’elles comparent presque toujours la peinture, qu’elles ont faite par un procédé, à celle qui a été faite par un autre. Elles n’ont pas de peine à prouver ainsi que ce qu’on leur montre est bien différent de ce qu’elles font.
« On peut diviser en trois classes, les différentes sortes de peinture sur verre.
« La première est celle de la peinture en verre, au moyen de verres teints ou coloriés dans la masse.
« La seconde classe est celle de la peinture sur verre blanc, avec des couleurs vitrifiables appliquées au pinceau, et cuites à la moufle.
« La troisième classe est la peinture sur glace.
« Je ne puis avoir la prétention de décrire avec détail dans cette notice, les procédés qui appartiennent à chacune de ces classes ; mais je dois, pour faire apprécier plus nettement leur différence, développer les procédés essentiels, qui les caractérisent et qui les distinguent. Je dois donc aussi dire, que les procédés étant souvent appelés au secours les uns des autres, on pourroit établir une quatrième classe renfermant la peinture sur verre et en verre, qui résultent du mélange de ces procédés.
1re. classe. « Nous l’appelons plutôt peinture en verre que peinture sur verre, parce que ses plus grands effets résultent de l’assemblage des pièces de verres de diverses couleurs, destinés à faire le fond des teintes principales.
« On emploie donc dans cette première classe, principalement et presqu’uniquement, des verres colorés dans leur masse, ou, ce qui revient au même, des verres de couleur. Le nombre en est assez borné. Ce sont des bleus de nuances différentes, mais en général d’autant plus beaux, qu’ils sont plus intenses. C’est la couleur la plus facile à obtenir. Des verts rarement d’une couleur très-éclatante, et obtenus par le

Diction. d’Archit. Tome III
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