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VER VES


ou les habitudes anciennes, tendre à rappeler le goût d’architecture qu’on appelle ainsi, sans penser qu’il tient à des élément incompatibles avec les besoins actuels, avec les ressources des arts, et avec l’accord qui ne sauroit plus exister outre les principes de ces arts, et le genre de bâtisse du moyen âge.

C’est à cet esprit insatiable de changement, qu’on doit les essais et les tentatives qu’on voit se reproduire, pour ramener dans l’architecture la pratique de la peinture sur verre, qu’on croit ressusciter, comme si ses procédés avoient été perdus, et qu’on voudroit appliquer de nouveau à décorer les vitraux des églises ou des palais, usage qui n’eut de crédit, dans ces temps anciens, que parce qu’il n’y avoit plus d’autre peinture, et parce que la construction des églises gothiques n’offroit presqu’aucune surface à l’art de peindre.

Apres avoir montré, dans le savant rapport de M. Brongniart, que l’art de peindre sur verre, loin d’être perdu, sera pratiqué dès qu’on le voudra, avec une supériorité à laquelle n’auroient pas pu parvenir les artistes qui ont décoré les vitraux gothiques, il resteroit à traiter la question de convenance sur ce sujet. C’est-à-dire l’art de peindre sur verre dans les fenêtres est-il en accord avec les besoins actuels ? L’état de nos arts et le luxe de nos édifices réclament-ils l’emploi de ce genre de peinture ? Ce genre pourroit-il se reproduire et s’accréditer sans nuire à la véritable peinture ? Cette discussion trouvera sa place au mot Vitre (Peinture sur).

VERRERIE, s. f. Ce mot exprime deux choses différentes ; il signifie l’art de fabriquer ou d’employer le verre. Il signifie aussi le corps de bâtiment, la manufacture proprement dite où l’on fabrique le verre.

Sous ce dernier rapport, la verrerie est un bâtiment qui se compose de plusieurs logemens, de bûchers, de fourneaux, de salles, de galeries, et de magasins qui servent à la fabrication des ouvrages en verre, et aux dépôts où sont rangés ces ouvrages.

Il y a des verreries, c’est-à-dire des fabriques de verre, affectées spécialement aux différens ouvrages, qu’on fait produire à cette matière. Ainsi il y a telle verrerie, comme celle de Sèvres, près Paris, où l’on ne fabrique en général que des bouteilles. Il y en a où l’on travaille le verre en ouvrages de luxe. Il en est où on le souffle ; il en est où on le coule. On fait ici des vases et objets bombés ; on fait ailleurs des vitres ou grands carreaux, et des glaces de toutes dimensions.

VERRIER, s. m. Ouvrier qui fabrique le verre ou qui travaille aux ouvrages de verrerie. Le même nom se donne au marchand qui les débite.

VERRIÈRE, s. f. (Jardinage.) Petite serre faite de menuiserie, fermée par devant et par dessus de châssis à verres, qu’on place dans les jardins sur une planche de terre ou de terreau, ou l’on élève des plants délicats pour les garantir des pluies froides et des intempéries des saisons.

VERRIN. Voyez Vérin

VERROU ou Verrouil, s. m. Pièce de menas ouvrages en serrurerie, qu’on sait mouvoir dans des crampons, sur une platine de tôle, soit unie, soit ciselée ou gravée, pour fermer une porte quand on est dons l’intérieur d’une chambre à ceux qui sont au-dehors.

On distingue les verroux à grande queue, avec bouton ou poignée tournante, pour les grandes portes ou les fenêtrages, d’avec les verroux plus petits qu’on nomme targettes, et qu’on attache avec des cramponets sur des écussons, pour les guichets des croisées.

Les targettes sont les unes à bouton, et s’attachent en saillie ; les autres à queue recourbée en dedans, avec bouton, et entaillées dans les battans des volets, afin que ces volets puissent se doubler facilement. Il y a encore des verroux à panache ; il y en a qui sont à ressort montés sur platine.

Depuis quelque temps on a imaginé de faire disparaître des battans des portes les différentes sortes de verroux dont on a parlé, et qui, dans la vérité, en défigurent les compartimens, et l’on a trouvé le moyen de faire jouer les verroux dans l’épaisseur même du bois : on le sait mouvoir par son bouton, au moyen d’une petite rainure pratiquée sur le montant de la porte.

Des étymologistes prétendent que verrou vient du latin veruculum, diminutif de veru, qui signifie dard, broche.

VERTICAL, adj. m. On donne ce nom à tout corps, à toute ligne perpendiculaire à l’horizon.

VERTICALEMENT, adv. Se dit de tout ce qui se trouve placé aplomb, ous perpendiculairement à l’horizon, comme l’est, par exemple, la façade d’un bâtiment.

VESTIBULE, s. m. , en latin vestibulum. Ce mot, qui est le même dans les deux langues, exprima, chez les anciens Romains, sauf la forme sans doute, à peu près la même chose qu’aujourd’hui.

Le vestibule etoit chez eux, comme il est encore dans les usages modernes, un local qui, à l’entrée des maisons, précédoit les différentes pièces dont l’ensemble se composoit. C’étoit ce que les Grecs appeloient prodromes, prothyron. Ce local existoit entre la porte d’entrée et la voie publique ; il etoit destiné à recevoir ceux qui