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dont l’effet n’est jamais agréable, qu’il ne faut en faire usage, que lorsqu’on y est contraint par des dispositions qui ne sauroient être changées. On doit surtout éviter autant qu’il est possible, d’augmenter cet effet par des irrégularités, qui nuisent autant à la beauté de la forme qu’à la solidité.

Il y a une remarque importante à faire dans l’architecture, et dans la construction, c’est que tout ce qui choque l’œil par la forme ou la disposition, est presque toujours contraire à la solidité.

DES VOUTES SPHÉRIQUES, SPHÉROÏDES ET CONOÏDES.

On a déjà donné dans le paragraphe précédent la définition de la troisième espèce de voûtes, qui seront le sujet de celui-ci. Or il en résulte que ces voûtes doivent être composées de rangs horizontaux formant des couronnes concentriques, posées les unes au-dessus des autres. Les rangs de voussoirs formant en plan, des carrés inscrits, et ceux qui composés de triangles équilatéraux, de pentagones ou d’hexagones, se trouvent dans quelques-uns des écrivains sur la coupe des pierres, présentent plus de difficulté que de solidité, surtout pour les voussoirs dont on fait les angles de ces polygones, à cause de leur position sur les arêtes et les angles extrêmement aigus qui en résultent. D’ailleurs cette disposition ne produit pas une liaison aussi solide que les voussoirs disposés par rangs horizontaux.

Ce qu’on a dit des voûtes sphériques ou sphéroïdes entières, doit s’appliquer aux parties des mêmes voûtes inscrites dans des carrés, ou dans des polygones quelconques.

Quant aux voûtes composées, formées de la réunion de plusieurs parties de voûtes simples, il faut que les rangs de voussoirs soient disposés dans chacune, comme ils le seroient dans les voûtes dont ils proviennent. Ainsi dans les voûtes d’arête et celles d’are de cloître, composées de parties de voûtes cylindriques, dont les arcs se croisent au centre, les rangs de voussoirs doivent être parallèles à ces axes.

Il faut remarquer que les voûtes d’arête, et d’arc de cloître, sont composées de parties triangulaires, que ces parties dans les voûtes d’arête, n’ont pour appuis que les angles, tandis que dans les voûtesen arc de cloître, ces parties sont soutenues sur leur côté, qui porte sur un mur dans toute sa longueur : d’où il suit que ces dernières sont plus solides, et ont beaucoup moins de poussée que les voûtesd’arête.

Lorsque le plan d’une voûte d’arête est un polygone de plus de quatre côtés, les angles que les rangs de voussoirs forment à leur rencontre, deviennent plus aigus, en raison du nombre de côtés de ce polygone. Ainsi dans une voûte dont le plan est un hexagone régulier, les angles des


rangs de voussoirs, ne sont que de 60 degrés, tandis que dans une voûte du même genre, mais tétragone, les angles sont droits on de 90 degrés.

Les coupes qui se rencontrent au droit de ces angles, rendent les arêtes des joints encore plus aiguës. D’où il résulte, que les voûtes d’arête en polygone, ont d’autant moins de solidité que le nombre des côtés est plus grand.

Les architectes gothiques qui n’employoient que des voûtes d’arête, évitoient la difficulté, dans les parties à pans ou circulaires, appelées ronds points, et même dans les travées ordinaires, en plaçant des arcs ogives saillans et profilés, qui s’appareilloient comme des arcs simples ; le surplus formant lunette ou pendentif, n’étoit qu’un remplissage en petites pierres, sans coupes, appelées pendans.

Dans les voûtes en arc de cloître, les angles rentrans formés par la rencontre des faces, au lieu de diminuer, deviennent d’autant plus grands, que le polygone a plus de côtés. Ainsi l’angle pour l’hexagone qui est de 60 degrés dans les voûtes d’arête, est de 120 degrés dans les voûtes en arc de cloître, ce qui rend ces dernières d’autant plus solides, qu’elles ont plus de côtés. D’où l’on peut affirmer, qu’à cintres et à diamètres égaux, les voûtes sphériques, qui peuvent être considérées comme des voûtes d’arc de cloître d’un nombre infini de côtés, sont les plus solides, et celles qui poussent le moins.

Par rapport aux voûtes coniques, il est bon d’observer, que les plus solides, sont celles qui sont pratiquées dans un angle rentrant. Celles qui doivent soutenir en l’air un angle saillant, peuvent être considérées comme des voûtestronquées, qui ne se soutiennent en partie que par la consistance de la pierre, à cause de la suppression des parties destinées à contre-butter les parties supérieures, et des angles aigus qui résultent de ces suppressions.

Voici les principaux noms qu’on donne aux différentes espèces de voûtes, suivant la place qu’elles occupent et suivant leur forme.

VOUTE MAÎTRESSE. Se dit généralement des principales voûtes d’un édifice.

VOUTE PETITE. Se dit de celles qui ne couvrent qu’une petite partie, comme une porte, un passage, une rampe.

VOUTE DOUBLE. Est celle qui est construite au-dessus d’une autre, pour raccorder la décoration intérieure d’une coupole (par exemple) avec sa décoration extérieure, ou pour toute autre raison. Telles sont les voûtes du dôme de Saint-Pierre à Rome, des Invalides ou de Saint-Geneviève à Paris.

VOUTE CYLINDRIQUE ou ANNULAIRE. Est celle