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tepréfentant des travaux cîiampêtres , &• un t^ autre reprélentant des pafteuts & un lolitaire ^ lifant au pied d’un arbre.

(174) Adrien Vander Werf, de l’école Holandoîfe , né à Kralinguer-Ambacht , près de Roterdam, en 1659, annonça de très bonneheure fon inclinaiion pour la peinture , & fut placé d’abord chez un peintre de portraits , & enfuite chez Vander Neer. A peine entré dans cette école, il étonna fon nouveau maître par une copie trompeufe d’après Mierii. Ce premier chef-d’œuvre de l’élève montroit aflez à quel genre il étoit appelle. Dès Tâge de dix - fept ars , il quitta l’école, & fe fit une grande réputation pour les portraits en petit. Généralement applaudi, lui feul lentcit qu’il lui reltoit encore des études à faire-, il puifa denouvelles connoiflances & : des idées plus julles & plus étendues de fon art dans les porte-feuilles des amateurs , où il apprit à connoîrre le mérite des grands peintres Italiens. L’électeur Palatin ’ Yint paffer quelque temps en Hollande , connut "Vander AYerf, & lui fi : une penfion de 4000 florins pour obtenir fix mois de fon temps ; il porta fept ans après cette penfion à 6000 florjns en engageant l’artifte à lui accorder neuf mois de fon travail , l’annoblit & le créa chevalier. Le traitement avantsgeux qu’il accordoit au peintre , étoit encore augmenté par de riches préfens.

Jamais peintre ne vit payer fi cher fes ou-Vrage. 5. Dans une vente, un petit tableau reçréfentant Loth & fes fiUei , fut porté, de fon vivant , jufqu’à la fomme de 4200 florins. Il en reçut 5000 du duc d’Orléans pour un jugement de Paris.

C’efl : la grande propreté, l’extrême fini, le liffe de fes ouvrages qui les fait monter à un lî grand prix , & il faut avouer que ces qua- 5ités en font le plus grand défaut. Le luiiknt, fl cher au vulgaire des amateurs , détruit la vérité ; le fini exceflif tue l’efprit , le goût, & exclud le charme de la facilité. C’ell : ce fju’a reconnu M. Defcamps danî Ion jugement iiir les ouvrages de Vander ^^erf. « C’eft lui, »■ dit-il , qui a pouffé le plus loin le précieux >) fini. Il a peint i’hiftoire & des fujets pris » dans la vie privée, beaucoup de portraits, » quelquefois en grand ; mais il n’aimoit pas » le grand. Il y a de lui des fujets c’_un bon » goût de deffin ; mais toujours fans finefle & » quelquefois loide. Sa couleur , dans beaucoup de fes ouvrages finis ,eft froide & fent » un peu l’ivoire. 11 ne connoiffoit pas afiez » les deffousde l’épiderme pour prononcer fûrement les mouvemens des mufcles. Il enveloppoittout trop également, &c la longueur du » travail lui faifoit perdre fa vivacité ordinaire ; » défaut qui o’eli pas dans tous fes tableaux. P E 1

» Ses draperies font, pour la plupart, lafges & » de bons plis , l’harmonie ne manque pas n a les ouvrages, ni même la couleur, excepté 15 pour le nud. S’il avoir été plus lavant dans » le deflin , ^c’auroit été le premier peintre » de fon temps & de fon pavs >■>. Il entendoit aufli l’architcélure, & a compofé pour fes amis plufieurs façades de maifons. ^La bourfe de Roterdam a été élevée fur fes dslfins , auxquels on a fait après fa mort, & en confïruifant l’édifice , plufieurs changemens qui ont été autant de fautes. Il eft mort en 17^2,, âgé’ de foixante & trois ans. On voit de lui au<’Palais-Royal , indépendamment du jugement de Paris, une vendeufe de marée & un marchand d’œuf ?.

On a d’après Vander Werf une eilampè capitale par N. Delaunay.j & Loth & fes filles par le même graveur. Porporati a gravé, d’après ce peintre , Adam & Eve trouvant le corps d’Abel , MaiTard , une converfation de trois jeunes filles.

Pierre V.NDER ^yerf, frère d’Adrien, né en 1665 , a fait des ouvrages très-recherchés & payés fort cher, quoiqu’inférieurs à ceux de fon frère. Il traitoit le même genre, & fouvent fes tableaux ont été retouchés & terminés par Adrien. Ce font les plus eftimés. Il a été fort employé à peindre le portrait, 8c il réuiriffoit dans ce genre. Il eft mort ea 1718 , à l’âge de cinquante-trois ans. (275) Verendaei , de l’école Flamande, né à Anvers, vers 1659, ne vivoit qu’au milieu des fleurs, & fe rendit jufieHieiH- célèbre par l’art de les/ reprefenter. Uniouement occupé de fes travaux , il fuyoit toute focicté. On connoiffoit , on recherciioit fes ouvrages ; mais on ne connoiffoit pas l’auteu/. On ignore l’armée de l’a mort.

. ( 276 ) Arnold Houbrasen , de l’école Hollandoife , né à Dort en i66o, peignit avec ’uccès l’hiltoire & le portrait. Il étoit affez bon dellinateur, compofoit avec eipïit, avoit peu de vérité dans fa couleur, drapoit avec nobleffe , mais enveloppoit fes fig,ure3 de trop d’étoffe, obl’ervoit bien le cofi :i :me, & meubloit fes fonds avec richeffe. Il alraoitles lettres, ’ étoit un des bons poètes de fon temps ; mais il efl moins connu pat fes vers que par fes vies, des peintres des Pays-Sas. li efl more en 1719, âgé de cinquante-neuf ans. Jacques IIoubraken , fon fils, a eu ua très-rare talent pour la gravure du portrait. (277) Jean Brandenberg , naquit à Z ;ig en Suille en ,1660. Après avoir étudié la nature, il fit le voyage de Ptome , oii il s’attacha principalement aux ouvrages de Jtilei-Ro-