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On voit aujourd’hui ce bras aux pîeds de la figure. Il eR entortillé de deuxfeipens, & deyoit Te recourber par-deffus la tête. (91 ) Glycon, fi le mérite du Laocoon fuffifoit pour en faire placer les auteurs dans le beau fiècle d’Alexandre, il faudroit aufli ranger entre les artiftes du même fiècle, Glycon que l’on luppofe l’auteur du célèbre Hercule Farnefe, Il faudroit aufli regarder comme des ouvrages de cet âge l’Apollon du Belvédère , & la Vénus de Médicis. Toutes ces conjeâures portent fur de trop foibles appuis pour que l’on doive s’y arrêter.

(92.) Xenophile : nous plaçons ici cet artlfle fans avoir aucune indication fixe fur fon âge. Il avoir fait à Argos la plus belle ftatue d’Efculape que l’on connût du temps dePaufanias. Le Dieu étoitaffis -, près de lui étoitHygié debout.

(93) Straton, n’cfl : connu que pour avoir travaillé avec Xénophile à l’Efculape dont nous venons de parler. Ce fut fans doute pour rendre hommage au mérite de ces deux artiftes , que l’on plaça leurs ilatues près dç celle du djeu. (94) Apollonius 8c Tauriscus, frères, firent enfemble le grouppe d’Amphion & Zethus : ils taillèrent dans un feul bloc de marbre, les figures de ces deux héros, celle de Dircé & le taureau. Cet ouvrage_ remarquable fut apporté àe Rhodes à Rome, & placé entre les monumens d’Afinius PoUion. SVinckelmann croit que les auteurs de ce grouppe font de la fin du quatrième ficelé avant notre ère C’efl une de ces opinions qu’on ne fauroît appuyer ni combattre que par des conjeftures fort vagues. Il eft vraifemblable que nous pofledons encore ce fameux grouppe, mais dans un trifte état de dégradation ; c’efl : ce qu’on appelle le taureau Fainefe. Ilreprélente Amphion & Zéthus au moment où ils yont attacher par les cheveux, aux cornes d’un taureau indompté, Dircé leur Eiarâtre qui avoit fait périr leur mère Antiope. Des antiquaires ont cru que ce monument étoit un ouvrage Romain-, ils le trouvoient trop peu digne d’un artiiîe grec : mais, obferve Winckelmann , ils ont confondu le tiavail antique avec les reftaurations modernes qui font en grand nombre. Elles ont été faites par un certain Battifta Blanchi, Milanais, qui, fans aucune connoiiTance de l’antique , a fuivi le ftyle de fon temps. A la. figure de Dircé attachée au taureau, il a reftauré la tête & le fein jufqii’au nombril, ainfi que les deux bras. 11 a aufîi réparé la têre & les bras d’Antiope. Aux Hatues d’Amphion & de Zéthus, il n’y a ë’anîîque que le torfe & ime feule jsmbe ; les jambes du taufèâu S : le tci’fe font modernes, ta psi ?* tie antique de la figure d’Antiope, & la figura afiife d’un jeune homme faifi de frayeur à la vue du châtiment de Dirce, juftifient les éloges que Pline adonnés aux auteurs de ce grouppe. La tête du jeune homme eft dans le même ftyle ; que les enfans du Laocoun. On remarque une* grande fineffe dans le mouvement d’outil quîj a produit les acceffoirei , fur-tout la corbeillei qui eft du travail le plus fini : C’eft vers le même temps que les Athéniens, en une feule année, érigèrent trois cène foixante ftatues de bronze à Démetrius de Phalère. Nous connoiffons Je nombre de ces ftatues, nous n’en connoiflbns pss le mérite. Ce fait hiftorique prouve feulement que les Athéniens avoient un grand nombre d’artiftes & que C6.S artiftes étoient fort expéditifs. Peu de temps après la même république décerna des ftames d’or à Démétrius Poliorcète ; autre fait qui prouve qu’elle étoit encore en état de faire de très-grandes dépenfes, mais non qu’elle renfermât encore d’habiles artiftes dans fon fein. ( 95 ) Damophon de Meflene. Les ouvragei de fculpture faits en or & en ivoire avoient un grand inconvénient. La chaleur, l’humidité, la féchereffe failbient travailler l’ivoire qui fe décolloir. On prenoit des précautions pour éviter cet accident. A Olympie, oii l’on craignoic plus l’humidité que la féchereffe, on employoil l’huile pour conferver la fameufe ftaïue de Jupiter. A Athènes, la ftatue de Minerve, placé» fur la fomniité rocailleufe de la citadelle, ne craignoit que la fécherefle, &, pour la prévenir, on fe fervoit de l’eau que l’on faifoit tomber en forme de rofée. A Épidaure, on avoit pris une autre précaution pour conferver la ftatue d’Efculape ; elle étoit placée au deffui d’un puits qui étoit caché par la bafe. Cependant on ne pouvoir remédier entièrement au défaut de folidité naturelle à ceae forte de travail. Le Jupiter Olympien , déjà fort endommagé , menaçoit d’une ennère deilruftion : Damophon entreprit de lé reftaurer, il léuflit, & ce fuîcès lui mérita de grands honneurs. Il fit pour les Mefleniensla ftatue de Diane Laphria, celle de la Mère des Dieux en marbre de Paros, & toutes celles qui décoroient à MsfTene le temple d’Efculape. A Egium, ville de l’Elide, dans un vieux temple, on voyoit de lui la ftatue d’Iiity e (la DéefTe des accouchcmens ; ) un voila léger la couvroit jufqu’au bout des piedi : ell» étendoit une main , & tenoit de l’autre un flambeau. La tête, les pieds & les mains éioient de marbre pentélique, 8z le refte de bois. Non loin de ce temple, dans une enceime confacrée à Efcuiape, le même artifte avoit fait la ftatue du Dieu & celle d’Hygié. Il a/oit fait

  • ■ aufli à Mégaiopolii un Merçiiie & une Vénus