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)ce quî teni les émaux ternes & fans éclat. , J Voici la manière de le préparer pour éviter

!ces inconvéniens. On eft trop heureux de 

jles favoir , loi-rqu’on fe trouve dans des

villes où l’on ne peut être fécondé par des

J ouvriers habiles.

» Prenez une feuille de cuivre^ rouge pla-’néc, à-peu-près de i’cpaiffeiir d’une ligne, & qu’elle foit bien égaie & bien unie. Vous en couperez avec des cifailles la quantité de ipièces de telle forme Se grandeur que vous

voudrez, ainfi qu’un nombre de petits morjceaux

pour émailler & faire delTus des épreu-

vesde vos couleurs. Faites une compofition
de ciment de tuileaux , avec un poids égal

ide pierre-ponce pilée & réduite en poudre ; ivous ajouterez du fel commun du tiers du ipoids des deux autres fubft-ances. Vous prenlidrezun de vos crec.ets plats, qui foit affez jjgrand pour contenir vos plaques & vos jjpetits morceaux de cuivre, lit fur Uc, avec j’ia précédente compofition , en obfervant que lie premier & le dernier lit foient de cette j’compofuion bie.i mêlée , & que le dernier ffoic affez épais. Couvrez exaflement ce ci-eujfet avec un autre qui s’emboîte dcffus comme un couvercle , & les luttez bien enfemble ; île lut étant fec , mettez le tout fous la imouffle couverte d’affez de feu pour faire «rougir vos creufets. Vous les îaifferez en tset état pendant l’el’pace d’un demi-quart ifj’heure ou à-peu-près. Il faut avoir tout prêt j’quelque pot oil il y aura de l’urine ; ik , au imoment où vous retirerez vos creufets du

  • fea , vous verferez dans cette urine ce qui

)|rera calciné. Il faut avoir auffi. de l’eau nette ïdans un autre vaiffeau , pour y laver enfuire ^vo« plaques & les petits morceaux de cuivre : yl en fortira une écailVe confidérable ; c’eft ïla crafle & l’impureté du cuivre qui , par j| :ette purgation , deviendra plus ferme , j-très-pur , & propre à émailler. Il ne gâjjtera point les couleurs , & fe tourmentera ^bien moins au feu dans le travail «. PalTons à la troifième partie, qui concerne J.’ticulièrement l’art du peintre : mais cet art

l’émail , bien plus que dans tous les autres 

jnres , tient à des manœuvres nombreufes , « barraffantes , difficiles , qui en compofent la Vtier.

’La partie de l’art proprement dite fe rapporte ^■faitement au genre de la miniature. Les (ïileurs l’ont d’une efpèce différente , mais «es s’appliquent de même en les pointillant im la pointe du pinceau. On peut faire le t it comme on l’a indiqué dans l’article prétient ; On peut aulTi le tracer avec les feees C vitriol & du falpêtre qui relient dans la ^ nue après la diftillatioti de l’eîiu forte. Ofî Sea»x-Arîs. Tome il.

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yo ?

les détrempe , comme les autres couleurs avee de l’huile de lavande.

On lit dans un traité fur l’art de la verrerie, écrit en latin par un chymifte allemand, & traduit en françois par Hatidicquer de Blancourt, qu’on peut patfondre la peinrure en émail en n’employant qu’un feu de réverbère ou de fuppreftion , c’e(l-à-dire en mettant tout le feu fous la moiiffle & point deffbus. C’eft une erreur dont il eft utile de prévenir ceux qui confulteroienr ce traité. L’expéirience démontre qu’il faut un plancher de feu, & <]ue les couches de charbon fur lefquelles on pofe la mouffle ne font pas moins néceffaires a 1«  perfedion de la fonte que le feu de delTus & des côtés. Voici ce qu’on lit dans une note trouvée dans les papiers de M. Watelet. » J’ai » vu opérer M. Rouquet de cette manière, » avec une attention fcrupuleufe fur cet article. » Il la pouffoit même jufqu’à obferver le degré » du vent qui foulïloit dans le fourneau , pour » juger du d^gré de chaleur : ce qu’il faifoic n avec des morceaux de papier qu’il jettoît » dans le fourneau. Sur le plus ou le moins » de force avec laquelle l’air pouffoit la » flamme de ces morceaux de papier allumés, rt il jugeoit de ce qu’il devoir donner d’ourverture à la porte du fourneau : il avançoit » enfuite , ou retiroit les émaux plus ou moins, » & à diverfes reprifes, fuivant la grande expérience qu’il avoir des effets du feu fur l’émail. Un artljle , me difoit-il , doit obferver » jufqu’au vent qui foujffle , & à la manière » dont fon fourneau tire l’air «. Nous terminerions ici cet article , fi nous n’avions pas des éclairciffemens néceffaires à ajouter fur les inftrumens & uftenfiles qui doivent compofer l’attelier du peintre en émail. Cet atteiier eft repréfenté dans la vignette qui forme la partie fupérieure de la planche , On y voit figure i. le peintre occupé à colorer un morceau d’émail. Le trop grand éclat du jour qui entre par la fenêtre dont il tire la lumière, eft tempêté par un chalTis garni de gaze d’Italie , ou de papier ferpente huilé ou ciré. Ondgnne à ce chaflis une inclinaifon d’à-peuprès 45 degrés. Fig. z. un autre peintre paffa une pièce au feu. Ls fourneau , donr on diftingue affez bien la forme extérieure , eit placé dans une cheminée.

On lit dans les élàmens de peinture pratique. édition de Jombert , que ce fourneau peut être de la forme la plus limple , & même n’être compofé que de trois briques , dont une derrière , & deux faifant les côtés. L’auteur ajoute que, pour plus ds propreté, on peut avoir de petits fourneaux à un étage, avec un couvercle que l’on ôte quand il eft néceffaire. Cet étage fait’ au milieu un foyer de la grandeur néceffaire pour enfermer la mouffle , & appuyer de S ff