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partie de l’outil qui doit entrer & s’encaftréîdans roiuerrure de la tige deflinse à la recevoir ; & cetta foie, ainli que je l’ai fait remarquer , fera quarrée , allant en diminuant comme un long clou, & fa groffeur étant proportionnée à la fufdiïe ouverture. Les autres iix lignes feront pour la partie de l’outil qui fe porte en avant , & dont la tige doit être ronde. Ces outils font diverfement configurés. Les uns, qu’on appelle àes fcies , ont à leur extrémité la forme d’une tête de cloud, quelquefois très-plate , & en d’autres occafions un peu plus. épaiiTe, mais toujours bien tranchante fur fes bords : d’autres, en plus grand nombre, o !ït une petite tête exaftement ronde , comme un bouton ; on les nomme houceroUcs. Ce bouton, dans quelques-uns, efl : coupé par la moitié, & devient, par ce moyen, tranchant furfcs bords : tantôt il préfente une tête convexe , & tantôt une tête plate ; on peut appellcr ces outils demi-ronds. Le bouton qui termine ceux qu’on nomme plats, ne le peut mieux comparer qu’à une petite meule , .& ceux qui ont le nam de charniérds ont poor petite tête une manière de virole ou emporte-pièce. De tcusces ouils , ce font ceux dont le graveur fait le moins d’ufage ; ils ne font propres qu’à enlever de grandes pièces, ou à percer une pierre. Félibien qui , àzns’îes Principes de Fa-chiteciare, iiv. 2, chap. 8 , a écrit qu’on faifoir cette dernière opiration avec un diamant ferti îu bout d’une petite pointe de fer, ne faifoit pas attention qu’on rifqiioit , avec un pareil inurument , d’éc’arer une pierre ; ce qui n’arrive point en fe fervant d’une charrdère. Il y a encore des outils qui fe terminent en pointe moulTe, & de toutes ces diffi-’rentes efpèces , le graveur en fait tourner, ou en tourne lui-même de divers calibres , pour les employer de la manière que demande la nature de l’ouvrage.

Perfonne n’efl : plus en état quelui d’imaginer & d’exécuter tout ce qui lui elt nécelTaire à cet égard ; & je ne confeillerois jamais à un graveur d’aller chercher du fecours ailleurs pour une opération qui n’a rien que de (impie & de facile. Il n’eft queftion que d’a/oir un fupport , pour appuyer le burin contre Touvrage que l’on veut former foi-même fur letouret, & voici de quelle manière ce fupport peut être conftruit. On fera forger une tringle de fer polie , quarrée , & longue d’environ fix pouces, laquelle fera coudée à une de fes extrémités pour lui fervir, étant dreflec , de. point d’appui, tandis que l’autre extrémité ira palTer d.ins une ouverture pratiquée à cet effet dans le pied du touret, oiî on la contiendra avec une vis : & fur cette tringle on établira un petit étau ou .G.ipport dont le pied embraffera la tringle , & qui , étant f.iit e.Ti couIifTe , s’y promènera & s’y maintiendra ^u point où on le deiir^er ?, en ferrant U vis qui GR^

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eîl èft-^eflbus. C’eft fur ce fupport élevé à trois pieds neuf lignes du deffus de la tringle, que fe pofera le burin , lorfqu’on voudra donner à un outil, qui fera pour cela monté fur le touret, la figure convenable au bsfoin qu’on en aura. Il faut avoir de ces outils de toutes les grandeurs ; & dans les bouterolles, le bouton ira par gradation , depuis la groffeur d’un gros pois, julcju’à celle de la plus petite tête d’épingle. Pour les conferver fains & entiers, & afia qu’ils tombent plus aifément fous la main de l’artifte toutes les fois qu’il fera liéceffaire d’en changer, on aura une boête de fer- blanc oui fera couverte à l’on orifice par une plaque percée comme un crible ; & dans chaque trou , on pourra placer un outil qui fe préfentera par la tête, c’eil-à-dire par l’endroit qui doit fixer l’attention du’ graveur. Outre leî outik donc j’ai fait mention , on ne doit pas manquer de fe munir ds pointes de fer ou de cuivre, ayant un manche qui les rendra plus faciles à manier, & fur la tê :e defquelles fera ferti un éclat de diamant. J’en enfeignerai bientôt l’ufage. Toutes les chofes étant amfi dil’pofees , un des outils étant déjà mjnié fur le touret, & le graveur dans la fituation où je l’ai laiffé, la grande roue de bois efi : mife en mouvement, & par le g-and cercle qu’elle dJcriten tournant, elle entraîne la petite roue de fer , multiplie fesrévolutions , & celle-ci fait marcher i’ôutil avec la plus grande rapidité. Alors le graveur prend de la main gauche la pierre qu’il veut graver. Se qui, pour être maniée avec plus de facilité^ o[ montée fur la tête d’une petite poignée de bois, où elle a éié cimentée avec du maftic. Il la préfente conrre l’outil, la tenant un peu inclinée, enfor^e que l’outil puiffe mordre & l’ufer, en tournant fur fa furface. Pour pouvoir lui donner tous les mouvemens convenables, & fuivant que l’exige le travail qui doit y être mis, le graveur tient .ferme la petite poigne» dans fa main , ferrant la pierre entre le pouce & le doigt indicateur ; &, pour achever de s’en rendre le maître , il appuie encore contre la pierre le pouce de la main droite. Cette dernière main, pendant que l’outil efl en aftion, refte appuyée fur le fommet du touret, qui, .pour la commodité de l’artifte, eft couvert de la partie du tonnelet qui fait le dôme. Do cette même main droite le graveur tient entre les doigts une petite fpatule de fer . dont le bout a été trempé dans de -l’huile d’olive, .où eft délayés de la poudre de diamant, afin d’être plus à portée d’en- abreuver , quand il en eft befoin , l’ouiil qui agit fur la pierre, Se qui y fait des excavations.

Car aucun outil ne mord fur uîie pierre fine, qu’autant qu’il eft bien abreuvé de poudre de diamant : c’eft cette poudre qui- fait tout la travailt Celle qui n’eft que groirièreinent éera-M m m m ij