Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/743

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
PER PER 733

^efntrii-e , ufie méthode fort fimple dont îl attrî- ^ve l’invention à Bramante , architecie célèbre. Elle a , depuis , été préfenrée par Dubreuil & d’autres écri’ains fur laperfpeclive. C’eft la méthode de copier la nature fur un voile divifé par carreauTc au travers duquel on voit la partie qu’on aura choifi : cette méihode !e pratique mieux en-Cori » avec un beau verre encadré dans une bordure de bois plate. A l’arrafement de ce cadre, formez des divifions, fur chacune dérqutUes vous fixerez, une très-petite pointe. Attachez des fils à ces pointes, dont les uns étant perpendiculaires & les autres honontiiux , donneront des carreaux conformes aux divifions. Puis ayez un papier deftiné à rc’ceyoii’ votre deiïïn dans les même. ? proportions que celles de votie verre , & fur lequel vous aurez tracé autant de carreaux qui feront auffi proportionnés à ceux du verre. Tout étant ainfi préparé, placez votre verre bien verticalement devant l’objet que vous voulez imiter. Vous vous en éloignerez de manière à voir d’un même coup d’oeil tout ce qui s’.ippercevra dans l’encadrement du verre ; & fixant votre regard fur ur. point principal du tableau original , par le moyen d’un petit anneau fixé fur la table qui portera votre cadre, alîn de le voir toujours de même , comme au travers d’une loupe , vous copierez ce qui fe trouvera fur les carreaux correfpondani de votre papier , dans chacun des carreaux du verre , & il en réfultera les mêmes grandeurs & emplacemens proportionnels & perl’pedifs. On fent bien que cette méthode devient nulle fi l’on ne veut pas fe reftraindre à tout ce que préfeme le naturel.-

Léonard de Vinci, Trattato délia pittura, chap. 322. donne une règle iur la diminution linéale des figures, n Si les figures du fécond plan , » dit-il, font cenfées auili éloignées du premier 7) plan que celles-ci 1° font du regardant , alors » elles paroiffcnt de moitié moins grandes : il en » fera de même de cellesdu troifieme plan , &c » On voit que cette leçon , quelque jufte qu’elle puifle être , ne donne que la mefute -ie hauteurs égales entr’elîes ; mais qu’elle n’établit aucun moyen de profondeur pour leurs plans , ni pour les efpaces intermédiaires, d’cù il fuit qu’elle îi’eft pas d’un fecours bien étendu. Nous avons cependant cru pouvoir placer ici cette règle générale qui feri’ira à juger de la jufteffe des diminutions perfpeéli’-es dans les grands ouvrages. Ce feroit ici l’occation de parler des moyer^s précis qu’offre la chambre obfcure , fi le goût général pour la phyfique expérimentale n’a"oit univerfellemen trépan du laconnoiffance&même l’ufage de cet ingénieux in"ruinent d’optique. Mais, comme il eft dangereux pour une perfonne qui veut perfe-ftionner fes organes & fa raifon par l’exercice du deffin , de produire des ouvrages par un moyen qui ne laifTe rien à faire àrappUcatron ; comme d’ailleurs on n’efl pas à P E R

m

po.rtée d’avoîr une chambre obfcure partout oii la nature offre des objets piquans à faifir ; comme aufli l’on ne peut pas toujours avoir les chaffis propres à la méthode de Bramante , )’indi,queraî ici un moyen fimple, d’un ufage univerfel , & qui a été employé avec le fuccès qui naît de la clarté & d’une jufte combinaifon par un ariifte habile, M. Grillet , qui a confacréfon favoir à l’enfeignement du deffin.

Si l’on veut copier, par exemple , le payfags que prélente la jÇj, 1. pi. Vil. il faut, (après avoir pris la diftance convenable , ) commencer par deffiner exaclement l’arbre A. Se la partie du terrein du premier plan B C. Ces cbjeis une fois bien placé.*, ferviront d’échelle pour routes les autres parties dupayfage.Car, portant une parallèle occulte du point rt de la petite fabrique fituée fur la montagne, jufque furie tfonc de l’arbre A., & de même une autre parallèle àfabafe, vous avez la la hauteur perfpedive de c en d ., Se pour la largeur du même objet , vous iaifléz tomber des àplomb fur la terralTe, & vous avez fa jufte étendue de e en/ ! Vous répétez cette opération mentale pour la petite tour g- , pour le petit pont qui efl : deffous, pour les touffes d’arbres hSzi, & ainfi vous obtenez lesm.efures& proportions relatives à l’arbre & au tertein , de tous les objets de la nature foumis à votre coup d’œij , vus bien en perfpective.

On conçoit que cette méthode fera d’une utilité réelle pour les perfonnes qui ne favent pas la perfpeûive ; mais que celles qui en feront inftrujtes , en uferont avec bien plus d’aifance & de fuccès.

PERSPECTIVE DES PLAFOA’DS^

Akticie phemiek.

Principes de la perfpedlve des Phifonds. En déraontfant les principes furlefquels roulent ]a peripeftive propre au plafond ; il réfultera qu’une colonne ou wxi pilier vu dans le fens ve’- csl , c’eft-à-dire, dont les hauteurs font paralles à la furface du tableau, portera fou plan & fon épaiffcur au point de vue ; mais que les mêmes objets-vus en plafond , conferveronr, au contraise, la grandeur géor»iétrale de leur.5 plans , & que leurs hauteurs tendront au même point de vue.

Les objets qui fe peignent dans les plafonds, font cenfe.’ être vu’, au-deffus du plan du plafond , au travers d’une fi^rface diaphane qui eft fituée au-defTus de notre tête, dans une pofition perpendiculaire ail rayon principal , & par confé- :, quent parallèle à notre œil.

Le peintre ayant choifi le lieu A, pU Vïî^ fig. 3, d’cii fon plafond doit être vu de la manière, la plus a-antageufe, y placera le point de vues en B’, parce que Is regardant étant placé dan*