AVERTISSEMENT.
LES Rédacteurs de l'Encyclopédie avoient puisé tous les articles relatifs au Commerce, dans le Dictionnaire de Savari, le seul qu'on eût alors ± le seul quori ait encore, jusqu'au moment où M. l'Abbé Morellet publiera le grand ouvrage qu'il compose avec tant de soins & de persévérance.
Il eût été fort utile que ce nouveau Dictionnaire eût précédé la publication de l'encyclopédie Méthodique. En y supprimant, comme on a fait ici pour l'autre, tout ce qui concerne la pratique des arts, des manufactures & des métiers, ainsi que les détails de la géographie commerçante, (qui sont traités spécialement dans d'autres parties de la nouvelle collection ;) nous l'aurions enrichie des connaissances précieuses qui doivent résulter d'un travail entrepris & suivi par le zèle le plus vif & le plus éclairé : Nous n'aurions eu qu'à profiter en abrégeant.
Mais réduits à l'ancien Dictionnaire, nous nous sommes vus forcés de corriger, de supprimer, d'ajouter ; & pour comble de malheur, nous n'avons point, comme nous les aurions eu, des guides assurés reconnus pour tels par le gouvernement & par le public.
Ainsi, nous demeurons seuls responsables des innovations ; excepté peut-être de celles que nous avons puisées dans la nouvelle édition de Ricard, dans les Tables qui ont été fournies à l'abbé Rainal par une personne fort instruite & justement célèbre, & dans quelques mémoires particuliers, que nous avons insérés en totalité dans cette édition, ne présumant pas qu'il nous fût possible de faire mieux que les Rédacteurs modernes du Traité général du Commerce, ou de l'histoire des deux Indes & les autres écrivains que nous ayons copiés.
On nous accusera peut-être de n'avoir pas assez corrigé Savari & les premiers Encyclopédistes. Nous répondrons avec simplicité qu'il faudroit être ou plus habiles que nous ne sommes, ou plus présomptueux que nous ne voudrions être, pour parvenir sur les seuls ouvrages qui soient encore jusqu'à présent livres élémentaires en cette partie des corrections qu'on
