Page:Encyclopédie méthodique - Commerce, T01.djvu/30

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. PRÉLIMINAIRE., . x$ purement mercantiles dans leur principe , les souverains &z les états jouissent d’une plus grande richesse , d’une plus douce prospérité, si les uns ont moins de dettes & les autres moins d’impôts à payer. Voyez si dans ce moment nos voisins, qui se firent si long-témps un devoir 5c une gloire-’de porterie système réglementaire à sa plus sublime perfection , ne lónt pus forcés de Tabandonner pour éviter le péril pref-’ sant d’une ruine infaillible, eux qu’on avoit íì spuvent proposés pour modèles. ~ N’est-ce pas assez d’une expérience de plus d’un siècle pour fairé soupçonner enfin que cette doctrine,qui promet à toutes les nations de les enrichir seules, par l’appaUvrissement de toutes les autres ; en semant partout l’injustice oppressive , ne recueille que lenvie, la haine 8c les désastres ? Elie est ! certainement plus douce 8c plus efficace , iâ i doctrine, antique simple 8cnaturelle de nos premiers ayeux , qui croyoient que la Vraie prospérité du Commerce consistoit pour les : états, pour les provinces, pour les familles, premièrement à çe que chacun s’enrichît soi-même par la perfection de son gouvernement, de ses avrnces foncières, de son agriculture , de ses manufactures., de son négoce &c des autres arts ; secondement que tous fussent d’accord pour se communiquer la surabondance de leurs biens , par des ’ échanges réciproques avec pleine franchise, liberté parfaite , immunité générale. Aces quatre préjugés faut-il ajouter des raisons plus directes ? eh bien ! nous allons discuter les idées soi-disant profondes , qui servent de base au système que nous combattons , peut-être réuffirons-nous à démasquer- les équivoques dont il est ; composé, les erreurs qui résultent de ses premiers sophismes. "’.__. • Nous osons croire qu’il nous est permis d’entrer dans cet examen, fans qu’on puisse nous accuser comme on faisoit autrefois d’être les ennemis du Commerce, des arts qui l’alimentent 8z de ceux qu’il fait naître, nous avors fait si souvent notre profession de foi fui : leur utilité, que le public attentif ’nous a vengés de ce* reproche. Nous serions les ennemis du Commerce, nous qui n’avons cessé de l’annouçer comme le lien 8c la vie.des états policés, nous qui réclamons depuis vingt ans pour lui, toute liberté,toute immunité, toute facilité ! Ses amis seroient donc ceux qui ’veulent qu’on le charge d’excjusions ,,dé prohibi- , tidns,de perceptions, quóní arrête à chacun de ses pas, en leur opposant des barrières Sc des armées, en le menaçant à’eípionages, de procédures, dé’ prisons 8c des supplices ? A Dieu ne plaise que nous nous hasardions à récriminer , en imputant par représailles aux partisans ; du Colbertifme -, cettè inimitié dont ils voulurent jadis .nous faire encourir le blâme peu mérité, C’est -à regret fans doute qu’ils se croyent obligés dé soutenir ces espèces d’hostilités rendues nécessaires parles résultats d’une doctrine , qui s’annonçoit avec appareil comme la source de-la richesse & de la force pour les empirés". C’est dans toute notre Europe 8c dàns lé cours entier du dernier siècle que lés agens de l’administration se sont vus forcés de la pratiquer fans pouvoir l’approfondir , tandis que les beaux esprits soi-disanfphilosophes, i’exaltoient à qui mieux mieux, fans se douter qu’elle étoit parfaitement contradictoire à toutes leurs autres opinions., malgré l’évidence. de cette opposition. -

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- -,-" La première des équivoques , la plus féconde en erreurs, consiste à restreindre les intérêts du-Commerce aux prétentions souvent injustes & déraisonnables d’une seule classe de ses agens & mêmé de ses agens accidentels, à i’exclusion des vrais 8c légitimes droits de ses premiers co-opérateurs nécessaires èz indispensables, en faisantune confusion tacite du simple négoce ou trafic mercantil avec le vrai commerce dont il n’est qu’un accessoire. II ne faut que peu de mots pour sentir la justesse 8c l’utilité de cette explication. " ". Deux cultivateurs voisins échangent entr’eux les productions de la nature qu’ils viennent de récolter. Le premier donne ses fruits, il reçoit les légumes du second. Tous(. les deux consomment les alimens qu’ils se sont procurés par un service mutuel.. Voilà certainement le Commerce primitif